Conscients du rôle de cet outil et de son efficience, quelques formations politiques sont en train de revoir carrément leur portail en vue des prochaines législatives. C’est le cas, à titre d’exemple, du PJD. Après la caravane de la lampe, le parti de Saâddine El Othmani s’intéresse au net. Ils ont, en effet, assuré une formation à quelques jeunes du parti sur les techniques de l’utilisation du web. Selon Habib Choubani, les partis politiques qui ne s’intéressent pas à la toile sont faibles en termes d’encadrement.
Pour sa part, l’USFP a bien compris depuis longtemps l’enjeu des nouvelles technologies. Il se met à l’heure de la révolution des NTIC. Les forums animés par les leaders du parti en témoignent. «Le forum de l’USFP connaît un succès national et un rayonnement international important. C’est un outil d’opinion pionnier dans la e-politique nationale», se félicite un jeune du parti.
Le débat tourne autour de bon nombre de sujets relatifs à plusieurs domaines. Le député ittihadi Khalid Hariri estime qu’il est illogique de ne pas s’intéresser à Internet alors que les médias grand public au Maroc n’accordent que peu d’intérêt à la politique. «A cinq mois des élections, peu d’émissions débattent des sujets politiques; chose qu’on regrette. Nos médias ont choisi de limiter la place qu’ils consacrent à la politique. Internet est un moyen complémentaire et nécessaire pour combler ce manque. Il faut s’ouvrir à d’autres canons», signale-t-il.
Il estime que malgré tous les efforts, le site de l’USFP est loin de refléter le potentiel du parti. Aussi, a-t-on décidé de le relooker pour qu’il soit beaucoup plus interactif qu’à l’heure actuelle. Le lancement du nouveau site du programme se fera dans les jours qui viennent. Il ne reste que quelques ajustements. Le parti veut changer son image pour qu’elle colle avec la modernité et le changement. Les internautes peuvent donner leur avis sur le programme et participer, ainsi, à son élaboration.
Comme l’USFP, quelques partis politiques sont en train de réfléchir à la meilleure manière d’utiliser le web pour séduire les jeunes. Ils ont créé des commissions spéciales pour travailler sur la question.
Nombreux sont ceux qui signalent que leur site ne répond pas à leurs aspirations et qu’il est temps de le moderniser.
Pour certains, il est on ne peut plus nécessaire de suivre tout ce qui se passe sur les sites des autres partis pour connaître les nouveautés et les différentes opinions. « Il faut savoir ce que les autres partis politiques véhiculent comme message sur leur site.
C’est important. Internet apporte une valeur ajoutée qu’il faut savoir bien exploiter», souligne Mohamed Fadili, vice-secrétaire général du Mouvement populaire.
Selon les observateurs, le Net est un outil essentiel bien que les responsables des partis politiques ne lui accordent pas encore l’importance qu’il mérite.
Il faut, par ailleurs, l’utiliser à bon escient. Espace de liberté, Internet est un lieu prodigieux d’échanges, mais on y trouve aussi des informations fausses, des rumeurs, des calomnies… Aussi, les partis politiques doivent-ils se doter de codes de bonne conduite à l’adresse des internautes, particulièrement à l’occasion des élections.
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Elections sur le Net
«Femmes et hommes politiques, levez-vous ! » c’est ainsi que le nouveau site (www.electionsmaroc.com) a choisi d’intituler son forum. C’est un site de discussion sur les élections législatives de 2007, lancé par la fondation Friedrich Ebert. L’objectif est de permettre aux Marocains d’exprimer leurs opinions quant aux prochaines échéances.
On trouve déjà sur le site les réactions des citoyens sur plusieurs questions d’ordre politique : identité et positions des partis politiques en 2007, élections et ministères, les parlementaires ont-ils le droit de décider ?, les priorités sociales des partis…
Les idées et les interrogations des internautes seront synthétisées et soumises aux partis politiques. Pourvu qu’ils en fassent bon usage.
Jihane Gattioui
LE MATIN