Téléphoner avec son mobile? Accessoire! Aujourd’hui, les utilisateurs s’en servent aussi, et surtout, pour envoyer des SMS, filmer, photographier, consulter l’heure ou se faire réveiller. «Le portable s’est transformé en véritable couteau suisse qui ne cesse de cannibaliser d’autres objets et d’autres fonctions», confirme Joëlle Menrath, chercheuse en sciences de l’information et de la communication, et coauteur, avec Alban Gonord, du nouvel ouvrage Mobile Attitude. Ce que les portables ont changé dans nos vies, chez Hachette Littératures (1). Après la «mobitélé», qui permet de regarder les programmes du petit écran en direct de son portable, débarqueront bientôt les fonctions carte de fidélité, porte-monnaie ou titre de transport, des pratiques déjà ancrées dans certains pays comme le Japon, la Corée du Sud ou la Suède.
La révolution est en marche et bouleverse déjà nos rapports à ce fidèle compagnon. «Jamais un outil technologique n’a été autant investi sur le plan affectif. On y conserve les messages et les photos de nos proches, tout en personnalisant son fond d’écran ou sa sonnerie. En même temps, le portable reste un objet professionnel, avec ses fonctions de répertoire, d’agenda, et cette tendance à se transformer en miniordinateur de poche», souligne Joëlle Menrath. Bref, la sphère publique et celle de l’intime sont deux mondes de moins en moins étanches. Notre dépendance au portable va même jusqu’à bouleverser les codes et les règles de bienséance. En témoigne cette nouvelle pratique: l’envoi de faire-part de naissance ou même de décès, non plus sur support papier traditionnel, mais par le biais d’un Texto. Autre changement significatif, selon un tout récent sondage (2): plus de la moitié des utilisateurs (56%) resteraient désormais joignables sur leur mobile (en mode sonnerie ou vibreur) lors d’un repas en tête à tête avec leur conjoint ou petit(e) ami(e)!
(1) Rédigé à partir d’une enquête réalisée par un collectif de spécialistes du Celsa.
(2) Réalisé par TNS Sofres pour l’Association française des opérateurs mobiles.
Source : L’express