L’Internet corporation for assigned names and numbers (Icann) vient de renvoyer les noms de domaines « .XXX » aux oubliettes. Votée à 9 voix contre 5, cette décision a été rejetée après avoir eu le feu vert, donné par le même organisme pour la création de ce genre d’adresse en juin dernier.
Ce rejet met ainsi un terme à une bataille lancée il y a six ans par le registraire ICM pour obtenir la création d’extensions en « .XXX ». Cité par Associated Press, ICM estime que ce nouveau domaine obligerait l’industrie pornographique en ligne (qui pèse environ 12 milliards de dollars) à « clarifier ses agissements en souscrivant notamment à des règles de fonctionnement écrites ». La société ICM devait emporter ce juteux marché, dans lequel elle a déjà investi 2,5 millions de dollars. Après le rejet de l’Icann, les ambitions d’ICM se sont évaporées.
Beaucoup ont été opposés à la création de cette extension. Du côté des Etats-Unis notamment. Poussée par des groupes conservateurs qui se sont élevés pour clamer leur mécontentement, l’administration Bush a pesé de tout son poids pour faire tomber le domaine « .XXX ».
L’Association « Family Research Council » par exemple a déclaré que ces domaines seraient un moyen supplémentaire de submerger les maisons, bibliothèques et la société de pornographie à travers les domaines « XXX » ».
« Si le rose fait voir rouge c’est tout simplement parce qu’on estime que l’extension en question va légitimer la pornographie, aux yeux chastes de ces groupements », écrit Marc Rees de Domaines Info.
Selon Patrick Truemann, juriste du Family Research Council, la création d’un espace officiel pour la pornographie peut également amener la justice à considérer le problème des contenus obscènes comme « résolu, et donc à moins le combattre ».
Les défenseurs de l’attribution du domaine « .XXX » aux sites pornographiques faisaient valoir que lors de la saisie d’URL, des erreurs de frappe conduisent parfois les jeunes enfants sur des sites pour adultes. Avec cette extension, le risque devenait quasi nul.
Parallèlement à ce refus, l’Icann vient d’accepter l’extension « .Tel ». Ce nom de domaine sera réservé à la création d’un annuaire universel rassemblant les identifiants, numéros de téléphone et email des internautes qui auront accepté des fournir ces informations, rapporte l’agence AP.
Youssef Boufous
Menara.ma