Hier, la bêtise humaine a battu un record, repoussant de plusieurs mètres les limites de la vanité. Devant livrer un match contre le Zamalek, le Raja pensait devoir faire face à un seul adversaire. Mais on tombe de haut. Et pour cause, le public des FAR, s’étant déplacé en masse (se rendre au complexe de Rabat est un déplacement en soi, pour un public local), non pour encourager le Raja mais pour supporter les visiteurs.
Les joueurs cairotes ont eux-mêmes eu du mal a le croire. On savait les marocains hospitaliers envers les étrangers, mais on était loin de penser que ce traitement passait, presque inéluctablement, par un mépris des leurs.
Evènement qui ne manque pas de me faire penser a cet épisode malheureux de l’année dernière. Deux accidents, a quelques jours d’intervalle, provoquent deux réactions différentes de la part des autorités: hélicoptères et staff médical hautement qualifie pour le premier accident, ambulances et médecins en retard pour le deuxième accident. Les victimes? Françaises dans le premier cas, marocaines dans le second.
Les citoyens marocains, ne bénéficiant que d’un traitement de seconde classe chez eux, devraient-ils s’étonner de se voir réserver le même traitement ailleurs, en terre d’asile ou d’exil?
Et finalement, le comportement du public des FAR, aussi honteux soit-il, n’est que la reproduction, à plus petite échelle, d’un comportement adopté par les autorités marocaines. Extension logique ou simple coïncidence? Conséquence inéluctable ou simple ironie du sort?
Français et Egyptiens, parlez au monde de notre hospitalité: accueillir 10 millions de touristes en 2010 est un évènement vital pour notre image de marque.
Quant aux marocains, ils peuvent toujours attendre. Godot les servira.
Source : Menara – Jaafar AMARI