La pression excessive due à l’enjeu et le marquage à la culotte des attaquants mis sous éteignoir ont fait que le match n’a débuté que lentement en dépit de quelques percées par intermittence, ans trop de risque. Chaque mouvement d’ensemble ou geste technique des Lionceaux enflammaient les travées du stade où ont pris place plus de 17.000 supporteurs marocains venus de toute la Hollande et pays limitrophes (Allemagne et Belgique) ainsi que de France.
Seul un but pouvait débrider le match et il ne pouvait résulter que d’une intuition personnelle, d’une balle arrêtée ou d’une erreur défensive tellement la tactique pour lesquelles avaient opté les deux techniciens rendait toute action combinée difficile à conclure, voire impossible.
Et c’est bien sûr sur une inattention de placement sur le flanc droit que le Marseillais des Flying Eagles, Taye Taiwo qui s’est illustré tant aux avant-postes qu’en tant que ’’sapeur pompier’’, saura comment battre Bourkadi, sollicité par deux fois auparavant et qui avait réussi deux belles parades. En emportant la bataille du milieu de terrain et en quadrillant tous les compartiments, les Nigérians vont submerger de leur poids et de leur physique les porteurs d’eau nationaux et contraindre à ’’l’isolement’’ Iajour et Bendamou. Ils ont tout simplement creusé le trou dans les lignes des coéquipiers de Rabeh obligés de courir aveuglement derrière l’égalisation.
Par moments, les Lionceaux ont même perdu le fil du match et ils n’ont dû leur salut qu’au poteau et à la barre transversale, les Nigérians se révélant les plus incisifs. Il manquait aux Marocains cette rampe de lancement pouvant mettre sur orbite les fers de lance qui n’ont jamais été en pôle position pour inquiéter la cage gardée par Vanzekin Ambruse. La même erreur de placement sera fatale aux nationaux sur corner (70è) quand Adefemi Olubayo a été oublié au deuxième poteau face à Bourkadi pour pousser de sa tête le ballon en pleine lucarne signant le but de la sécurité, suivi cinq minutes plus tard de la réalisation de supplice, oeuvre de Ogbuke Chinedu. Un coup de grâce dont les Lionceaux ne se relèveront pas. Plus que l’élimination, c’est le score qui a le plus fait mal. La déception était grande. Les muscles et les jambes ne répondront pas non plus, le mental et le dynamisme aussi y laisseront des forces de concentration, en est pour preuve les gestes irréfléchis de Iajour puis de Doulyazal qui ont terminé la compétition par la petite porte en voyant rouge. Eliminés, les Lionceaux ont toutefois écrit les premières lignes de gloire au milieu d’une constellation de futures stars du ballon rond et ont laissé une carte de visite bien fournies. Ils achèvent sur les genoux cette douloureuse partie avec le sentiment mitigé entre la tristesse de buter au pied de la finale et la joie d’avoir réalisé le meilleur parcours du football national dans une compétition FIFA, toute catégorie d’âge confondues. Un parcours dont doit s’inspirer leurs aînés. Ils ont gagné en expérience, en maturité démontrant que le football national est en nette progression. Le travail de longue haleine mené par Fathi Jamal a permis l’émergence d’un groupe et a mis la sélection sur de bons rails qui peut encore donner du plaisir au public et être la fierté de tout un peuple.
source:lopinion