N’en déplaise aux techniques de la balle orange du Détroit qui avaient prévu, fanfares et tocsins à l’appui, qu’ils appliqueraient une bonne tannée aux Fassis dans leurs propre fief : une victoire à trente points d’écarts ! Il n’en est point, maintenant on le sait, et le tout Fès vibre toujours aux chants et rythmes que scandait la Salle du 11 Janvier, un édifice qui montra ce jour-là son incapacité de répondre aux grands afflux, et plusieurs centaines devaient se contenter de suivre les prouesses des Canaris sur leurs petits écrans !
«Je te l’avais bien dits que le grand Moghreb de Fès est de retour bien avant ce match, n’est-ce pas ?!» Les paroles sont d’un Bassime presque en transe à l’issue de cette inoubliable partie. Il venait là de livrer une superbe partie aux côtés des autres stars du jour : Hjira – excellent toute la partie durant – Alfa, Matar, les frères Bekkas … et j’en passe volontiers ! Les paroles datent d’un certain MAS-FUS, et l’on pensait que les choses allaient être toutes autre cette fois-ci.
Aujourd’hui, le MAS recevait le leader, accompagné d’un bon millier de supporters dans tous leurs états, et frappés aux couleurs de leurs chouchous basketteurs de l’IRT.
Voici donc une partie, le sommet inédit de ce retour en trombe, qui commence avec un bon nombre de postulats : le MAS serait-il capable de renverser la vapeur, et donc d’acculer le leader, que d’aucuns pensaient intouchable ! Plus maintenant ! Le premier panier est fassi, et ainsi allait être le dernier de ce duel. Entre temps, les Canaris prenaient tout leur temps pour étaler leurs talents, et surtout leur grande maîtrise du jeu, tant sur le volet technique que psychologique. Aucune provocation ne fut prise pour acompte.
Le premier carton fut bouclé sur une petite marge de 7 points. Le Moghreb de Fès, appliquant strictement les consignes du coach Diop, faisait montre d’une grande couverture de l’aire du jeu, se vouant à l’attaque autant qu’à la défense, sans laisser de répit aux convives pour développer leur jeu, ce qui gêna énormément les Marouane, Diop et autre Bouhlal. Etonnement, le coaching de l’IRT gardera la même tactique toute la partie durant, sans arriver à créer la brèche. Ce qui allait s’avérer fatal pour les Tangérois.
Rebelote lors du second quart : un MAS qui attaque à outrance, et une très bonne réussite des tirs de loin, ou encore sous le panier. La pause fut sifflée sur une bonne différence de huit points. Pratiquement la même que lors du match de l’IRT à Salé. Le sort serait-il le même, comme ne cessait de le clamer sur antenne l’invité du jour. L’IRT allait-il reprendre les rênes et appliquer sa tannée promise lors de ce second half, comme ce fut le cas pour les Slaouis ?! Il fallait pour croire en cela être dupe, ou alors compter sans la grande motivation et la classe des Fassis, qui allaient même se permettre de mettre la vapeur. Et du coup, ils survolèrent les ténors du Détroit, achevant ce 3e carton sur un large acquis : 13 points de plus, pour un score de 58 à 41.
4e et ultime quart à jouer, et rien ne fut encore totalement acquis. En tout cas, les convives y croyaient toujours. Légitime n’est-ce pas ? Mais Bassime et Co. y voyaient autrement. Et ce fut cette malencontreuse trêve causée par certains malfrats qui auraient dû se trouver ailleurs que sur ces sièges qu’ils saccagèrent lâchement pour pousser à l’arrêt du match, voyant leur équipe perdre sur ce score. Il faut admettre que le team tangérois est resté correct, et ne céda point aux provocations de ces hooligans en herbe.
Le match reprit après un bon quart d’heure d’arrêt, et le MAS termina logiquement sur une belle victoire scellant la partie par un irréprochable 76 à 65. L’IRT non plus n’aura pas démérité, et étala certains talents individuels au grand plaisir de cette grande affluence.
Et du coup, revoici le MAS de Fès reprenant son siège de leader comme par les bons vieux temps.
Lematin