Il a agi de manière scandaleuse qui laissa pantois jusqu’au président Chirac, venu dans l’espoir de fêter une autre fois la consécration finale, comme il l’avait fait en 1998, sinon rendre hommage à la manière digne de sa personne.
Il devait être ovationné par les personnalités présentes dans la tribune d’honneur et par les 70.000 spectateurs. Ça aurait été une consolation pour le football français en cas d’échec dans cette finale devant des Italiens favoris.
Zidane a tellement brillé depuis les quarts de finale qu’il allait être certainement sacré meilleur vétéran du mondial germanique.
Et bien, non. Zidane quitta le terrain les mains vides, chassé par l’arbitre. Il regagna les vestiaires la tête baissée, devant l’indifférence des uns, la colère ou la déception des autres. Triste fin de parcours pour l’un des géants européens de cette dernière décennie.
Il descendit les escaliers, sous les objectifs des caméras, dos tourné. Oui, il a tourné le dos à l’apothéose. On se demandait s’il pouvait retrouver le sommeil ce soir du 9 juillet 2006.
Il sera certainement torturé de remords. Personne ne saura s’il serait capable de digérer une stupidité qui lui coûtera bien des brimades.
L’homme idolâtré, jusqu’à quelques encablures de la fin de la finale de la Coupe du monde, s’est retrouvé subitement dans le groupe des gaffeurs. Il ne se pardonnera jamais cette naïveté. Il aura besoin de nerfs d’acier afin de pouvoir supporter les reproches des médias et le regard fuyant des gens.
Personne n’est parfait, arguerait-on. Vrai, mais tout est relatif. Il y a des lignes rouges à ne pas dépasser a fortiori quand on est un symbole pour les grands et petits.
Le gardien Barthez en sait quelque chose, lui qui avait craché sur le visage de l’arbitre marocain, El Achiri. Barthez a failli compromettre sa carrière et rater même le Mondial sans l’indulgence de la FFF.
Zidane devra se racheter d’abord en présentant ses excuses au joueur agressé, au public présent lors de la finale et à l’opinion sportive française. On serait tenté de faire bénéficier Zizou de circonstances atténuantes, ne serait-ce qu’au vu de ce qu’il entreprend en faveur de l’enfance, mais cela ne pourra excuser le geste antisportif lors de cette soirée sous le regard de millions de téléspectateurs et … d’enfants.Dommage.
Brahim Oubel
LE MATIN