Abdeslam Ouaddou : « Tous ces manques de rigueur sont un boulet ! »

Mais à un moment donné, je ne peux pas mettre ma carrière en danger car j’ai une famille. De plus, je suis dans un club (NDLR : Ouaddou évolue désormais au club grec de l’Olympiakos, un club qualifié pour la phase de groupe de la Ligue des Champions) où l’attente et la pression des fans est phénoménale. Je dois donc être en pleine possession de mes moyens.

Menara : Lors des préparatifs de la dernière Coupe d’Afrique des Nations, vous vous êtes blessé. Une erreur de diagnostic médical a bien failli avoir de graves répercussions sur la suite de votre carrière. Est-ce là un exemple des négligences et du manque de professionnalisme des dirigeants du football national que vous dénoncez aujourd’hui ?

Abdeslam Ouaddou : C’est vrai que cette erreur de diagnostic m’a coûté ma place à Rennes les six derniers mois. Les pistes des clubs comme la Roma, Tottenham, Athlético de Madrid, CSKA Moscou, qui s’intéressaient à moi en décembre, sachant que j’étais libre, se sont refroidies soudainement.

Donc, effectivement, c’est un exemple de négligence ! Heureusement qu’un grand club comme l’Olympiakos me suivait depuis un an. Mais là où je tire la sonnette d’alarme, c’est que tous ces manques de rigueur sont un boulet pour le développement de nos équipes nationales et on ne se rend même pas compte à quelle vitesse les petites nations de football sont en train de nous rattraper, voire de passer devant !

Menara : Quels sont vos rapports avec Mohamed Fakhir, l’entraîneur national ?

Abdeslam Ouaddou : Bons rapports ! J’étais d’ailleurs parmi les personnes qui le soutenaient après notre retour d’Egypte. Mais ce que je reproche à M. Fakhir, c’est un manque de transparence et d’honnêteté sur certains points.

Par exemple, au téléphone, lorsqu’il me donne rendez-vous pour le match du Malawi et que finalement il ne m’envoie pas la convocation. Je ne saurais probablement jamais pourquoi, alors que j’étais opérationnel quinze jours avant ce rendez-vous. D’ailleurs, je fus dans le onze de départ avec mon club cette semaine !

Attention ! Mon choix de me retirer n’a pas été dicté seulement par ma non sélection. C’est un détail parmi tant d’autres et je pense qu’un sélectionneur devrait avoir au moins l’élégance d’appeler ses joueurs.

Menara : Comment ont réagi vos coéquipiers à l’annonce de votre retrait du onze national ? Est-ce que votre décision va engendrer d’autres départs au sein de l’équipe ?

Abdeslam Ouaddou : Ils l’ont appris avec étonnement mais respecte ma décision. Je leur souhaite d’ailleurs bonne chance pour les qualifications de la Coupe d’Afrique 2008 et la Coupe du monde 2010. Je tiens à leur dire à tous, à mes coéquipiers au Maroc et à l’étranger, un grand merci et que ce fut un honneur de porter le maillot des Lions de l’Atlas.

Je remercie aussi le peuple marocain de son soutien pour l’équipe nationale.

Menara : Vous évoluez cette saison sous les couleurs de l’Olympiakos. Quels sont vos objectifs cette saison ? Comment envisagez vous votre participation en Champion’s League ?

Abdeslam Ouaddou : L’Olympiakos est le plus grand club grec qui a remporté ces dix dernières années le titre. Monsieur Kokalis, le président et propriétaire du club, a tout logiquement motivé les troupes en ce début de semaine. Quand à la Champion’s league, nous sommes dans un groupe (NDLR : l’Olympiakos évoluera dans le groupe de la Roma, du FC Valence et du Shaktar Donestk) où il n’est pas impossible de passer. D’ailleurs, il y a une énorme attente du côté des fans. Inch’Allah, on y parviendra !

Menara : Quels souvenirs gardez vous de votre passage au Stade Rennais ?

Abdeslam Ouaddou : Je garderais de bons souvenirs, notamment notre qualification pour l’UEFA la saison dernière. Il y avait une vraie communion avec le public. Une très belle région aussi. Maintenant, je me retrouve dans un club plus huppé que Rennes où il y a une ambiance incroyable et une toute autre attente aussi.

Menara.ma

Karim Dronet

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