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Quand la vaccination se transforme en drame familial

Le lendemain, constatant que l’état de la petite ne s’améliorait guère, elle l’emmène au dispensaire du quartier. Ce jour le médecin n’était pas là et l’infirmier de service lui prescrit de l’aspirine. La moitié d’un comprimé vu l’âge de la petite. La maman lui administre par la même des suppositoires pour faire baisser la fièvre qui ne cessait de grimper.

Jeudi, l’état de Nada s’aggrave. Elle a des spasmes et une paralysie faciale et des membres inférieurs et supérieurs. Saïda accourt à l’hôpital Ibn Rochd où la petite est hospitalisée pendant 4 jours. Elle était à moitié morte. A ce jour, Saïda ne comprend pas ce qui est arrivé à Nada ni le genre de vaccin qu’on lui a injecté.

Autre cas similaire mais plus grave. Le vendredi, 4 février 2000, Hasnaâ Diwane accompagne son fils Achraf, 19 mois, au dispensaire du quartier pour le vacciner contre l’hépatite B sur le conseil de son pédiatre. Après avoir subi l’injection de l’Engerix.B, le bébé pleure sans cesse. La maman mettait les larmes de son fils sur le compte de la douleur engendrée par la piqûre. Dimanche, le petit est paralysé de la jambe gauche. Paniqués, les parents l’emmènent d’urgence à l’hôpital Ibn Rochd où il passe 3 mois en soins intensifs, sous respiration artificielle.

Le compte rendu d’hospitalisation parle de tétraplégie d’installation brutale avec troubles respiratoires. Le début de la symptomatologie remonte au 7/2/2000 par l’installation brutale d’un syndrome grippal, avec impossibilité de marcher, troubles de déglutition, le tout évoluant dans un contexte subfébrile avec gène respiratoire, conclut le rapport d’un médecin du CHU. Au terme des trois mois d’hospitalisation, quand Achraf se réveille du coma, squelettique, il n’avait plus rien du petit enfant, dodu qui commençait à peine à marcher, mais qui avait déjà perdu l’usage de ses jambes et bien d’autres parties de son corps.

Autre pays, même souffrance. En 1994, Patricia avait 34 ans et occupe depuis l’âge de 29 ans, le poste d’aide-médico-psychologique. En mars 1994, alors qu’elle allait mettre au monde son troisième enfant, son employeur l’informe de la nécessité de mettre à jour son vaccin HB, sous peine de ne plus pouvoir exercer dans la maison d’accueil spécialisée en Haute Normandie. En juillet 1994, elle se fit sa première injection Engerix B. Elle souffre de douleurs au bras gauche. Le 24 août, une deuxième injection lui occasionne fièvre, et état grippal. Le 20 octobre de la même année, une troisième injection lui donne des douleurs derrière l’œil gauche, fièvre et douleurs dans la jambe gauche.

Le 5 février 1996, des suites d’une 4e injection, elle ressent une fatigue anormale, épuisement, bouffées de chaleur, frissons… Jusque-là, elle ne se doutait pas que le vaccin pouvait être la cause de ces malaises. Elle demande à travailler à mi-temps, jusqu’au troisième anniversaire de son fils.

Actuellement très controversé, le vaccin anti hépatite B, continue de faire des victimes parmi la population vaccinée. Quoique le lien entre lui et les premières atteintes démyélinisantes centrales (PADC) n’ait pas été confirmé à 100%, il n’est pas, non plus, définitivement innocenté. En France, en 2005, la Commission nationale de pharmacovigilance publiait, dans son rapport annuel, qu’à la date du 31 décembre 2004, environ 1.700 cas d’effets indésirables graves ont été enregistrés après vaccination anti hépatite B. Une vaccination, effectuée à une grande échelle, puisque l’OMS s’est donné pour but d’éradiquer l’HB et veut que chaque pays applique une politique vaccinale systématique sur des tranches d’âges suffisantes pour couper la transmission (essentiellement sexuelle).
En France où le nombre de victimes du vaccin augmente de plus en plus, des voix s’élèvent contre la fabrication et la commercialisation de ce produit.

La médiatisation de ce phénomène aidant, les laboratoires pharmaceutiques ont été pointés du doigt. Autre son de cloche du côté de l’OMS, selon laquelle le vaccin HB, produit à partir de virus inactivé, est utilisé depuis deux décennies et a fait la preuve de son efficacité préventive. L’Organisation mondiale recommande que tous les enfants soient vaccinés contre l’hépatite B. Trois doses sont recommandées. Le coût a baissé durant les dernières années avec l’augmentation de la demande et de la capacité de production.

Au Maroc, le lien entre le vaccin anti hépatite B et certains effets secondaires (paraplégie, syndrome de Guillain-Barré, sclérose en plaque, encéphalite, encéphalopathie, méningite…) ne se fait que très rarement par les victimes, probablement du fait de l’ignorance ou parce que l’affaire est vite étouffée par les spécialistes. Toutefois, en 2000, l’affaire du petit Achraf Diwane, paralysé des suites d’une vaccination à l’Engerix.B met le vaccin et le laboratoire SmithKline Beecham sur le banc des accusés. Le géant pharmaceutique, qui a l’habitude de ce genre de procès, ne s’en est pas sorti indemne. Il a été condamné au terme d’une poursuite marathonienne à verser 3 millions de DH au petit Achraf.

Moins médiatisés, des cas d’enfants, qui ont vu leur état de santé se dégrader après la vaccination, sont passés sous silence ; une petite fille a été amputée du bras et une autre se déplace dans un fauteuil roulant, sans parler de ceux qui n’ont pas été révélés à l’opinion publique. Dans cette polémique, l’opinion publique n’est pas la seule être tiraillée entre les effets secondaires de la vaccination et ses bienfaits en matière de prévention.

Après le déclenchement de l’affaire Achraf Diwane, les pédiatres ne savaient plus à quel saint se vouer. Devaient-ils continuer à conseiller et à administrer le vaccin anti HB ou y renoncer ?
L’Association casablancaise des pédiatres privés, sollicitée pars le corps du métier pour trancher dans ce dilemme, organise son 7e congrès les 6, 7, et 8 janvier 2006 pour débattre d’une grande question : Peut-on avoir une réaction post vaccinale dans un délai de 3 jours ? Non. La réponse est sans appel. Elle sort de la bouche du professeur Claire Anne Siegrist, pédiatre, vaccinologue et infectiologue au Centre de vaccinologie et immunologie néonatale à Genève.

Ce fut également l’occasion de mettre l’accent sur l’importance du vaccin anti hépatite B et de démontrer qu’il est le plus sûr au monde. Interrogé sur le cas de Achraf, Saïd Afif, président de l’Association, déclare être navré par le drame de la famille Diwane pour laquelle il témoigne de sa compassion. Mais il ne faut pas que ce genre de cas fasse reculer l’avancée de la vaccination qui sauve des millions d’enfants, précise-t-il. Et d’ajouter : S’il est vrai qu’un enfant sur 500.000 risque d’avoir des effets indésirables, il faut penser à tous les autres qui vont être sauvés.

En matière de santé publique, ce qui compte le plus, c’est la collectivité et non les individus. 350.000 enfants reçoivent 3 doses de vaccins, par la Santé publique. Si ce vaccin n’était pas bénéfique, le ministère de tutelle l’aurait retiré du marché. A mon avis, il ne faut pas dénigrer l’acte vaccinal. Quant au procès intenté contre le laboratoire, le docteur Afif n’en voit pas l’utilité et pense plutôt qu’un arrangement à l’amiable aurait été la meilleure solution pour régler ce litige. Si l’affaire est jugée, je n’administrerai plus de vaccin à mes patients. Et ce sera probablement le cas de beaucoup d’autres pédiatres, assure ce médecin.

Pendant ce temps où des débats houleux partageaient les professionnels de la santé et l’opinion publique, on s’étonnait de constater que l’Association marocaine des droits humains gardait le silence sur cette affaire et sur la pertinence du débat qu’elle a suscité. Ce n’est qu’après le verdict du tribunal que l’association sort de son mutisme en publiant un communiqué dans lequel elle affirme son soutien à l’enfant Achraf et fustige l’attitude de l’Etat à l’égard de ce drame. Après coup, Mostafa Kassou, membre de la commission administrative de l’AMDH, fait le mea culpa de l’association et reconnaît que cette dernière a péché par mutisme. Je reconnais que nous aurions dû agir plus tôt quand l’affaire s’est déclenchée.

Mais nous attendions que la justice dise son dernier mot pour que nous puissions intervenir. Cela dit, nous n’avons pas fait ce qu’il fallait. Mais nous allons nous rattraper. Nous allons mobiliser toutes nos forces pour organiser des tables rondes et des conférences afin de sensibiliser les gens sur ce genre de problèmes. Il n’en reste pas moins que l’Etat devrait prendre ses responsabilités en garantissant les soins au petit Achraf.
Considérant que l’Etat qui a homologué le vaccin Engerix B est en partie responsable du drame, il devait indemniser la jeune victime.

D’un autre côté, tout en se félicitant de la décision de la justice à accorder des dommages et intérêts à la victime, M. Kassou pensait, néanmoins, que la famille aurait mieux fait de trouver un arrangement à l’amiable avec le laboratoire au lieu de rentrer dans une course sans fin avec la justice. Il reste, par la même, sceptique quant à l’exécution du jugement étant donné qu’il n’a pas été conforté par une obligation de payer. Pour le moment, l’audience du 20 mars a été reportée au 17 avril.

En attendant une plus grande mobilisation des acteurs sociaux, les victimes se solidarisent entre eux et continuent leur combat ensemble. Je suis amie avec la famille Diwane de Casablanca, affirme Patricia Gouy, victime du vaccin BH. J’ai fait le voyage deux fois à mes frais pour donner des preuves de la toxicité de ce vaccin que les laboratoires vantent à tout va ! Lucienne Fourcas qui a perdu son mari dans d’atroces souffrances suite au vaccin HB a également fait le voyage. Son livre en dit long sur le mensonge de l’Etat et des laboratoires….
Elle se mobilise au Maroc afin d’éviter que dans quelques années, les Marocains, les familles non averties pleurent leurs enfants ou parents décédés ou gravement handicapés suite au vaccin HB comme le petit Achraf.

Je tire la sonnette d’alarme pour prévenir les innocents influencés par le géant pharmaceutique très peu scrupuleux des pertes humaines post vaccinales.
Sans tomber dans la paranoïa, il serait peut-être temps de mettre plus de lumière sur les bienfaits et les risques du vaccin anti hépatite B. S’il est certain que le bénéfice reste important en faveur du vaccin, il n’en reste pas moins important que le citoyen soit mieux informé sur ce moyen de prévention.

Demain : lire la suite de notre dossier.

Qu’est-ce que l’Hépatite B ?
L’Hépatite B (HB) est une infection virale qui provoque une inflammation du foie. Le virus de l’hépatite B (HBV) est très infectieux et se transmet par le contact avec le sang ou les sécrétions d’une personne contaminée. Plus de deux milliards de personnes ont été infectées par le HBV à un moment de leur vie et on estime que 350.000 sont des porteurs chroniques.

L’infection peut se produire dès la naissance, lorsque la mère transmet la maladie à son enfant. Les principaux autres modes de transmission sont : transmission entre enfants (enfants ensemble à la maison ou dans des garderies), lors de transfusions, d’utilisations de seringues non stérilisées et de rapports sexuels.
(Source l’OMS)

La psychose du vaccin de la polio

Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), 2 billions d’enfants ont été vaccinés par le vaccin de la polio, depuis l’an 2000, coupant ainsi l’incidence de cette maladie à 99% et sauvant quelque 5 millions de la paralysie et de la mort. Et pourtant, il subsiste des pays où la peur de ce vaccin fait oublier à la population locale ses bienfaits. Dans la région nord de l’Inde, les populations cachent leurs enfants et refusent de les vacciner.

Le nord du Nigeria crie au complot et fait circuler une rumeur qui accuse le vaccin d’être porteur du Virus HIV, ou encore qu’il rendait stériles les femmes musulmanes.

C’est probablement pour cette raison que le nombre de cas de polio paralysante augmente chaque année. En 2001, moins de 500 cas ont été confirmés dans le monde. L’année dernière ce chiffre a grimpé pour atteindre plus de 1.900 cas. Pour chaque enfant paralysé déclaré, 200 porteurs silencieux vont propager la maladie.

Kenza Alaoui | LE MATIN

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