Ce que redoutent les autorités sanitaires, c’est que le virus « s’adapte » à l’homme et devienne transmissible entre individus. Pour s’adapter, il peut soit muter progressivement, soit se recombiner avec une souche virale humaine. Cette menace est prise très au sérieux car de tels scénarios se sont déjà produits par le passé. Ainsi, la grippe espagnole a été causée par un virus aviaire, H1N1, qui s’est progressivement modifié. Cette épidémie a fait entre 20 et 50 millions de morts en 1918-1919.
Pour lutter contre cette épizootie, les pays concernés pratiquent l’abattage systématique des volailles infectées.
Il reste, évidemment, bien plus difficile de contenir les oiseaux sauvages, surtout les migrateurs. Ils pourraient être à l’origine de la propagation de la maladie. Tous les mois, de nouveaux foyers sont détectés, en Asie mais aussi en Europe (Roumanie, Russie, Turquie, Ukraine).
Cette expansion incite les organisations en charge de la santé humaine à multiplier les conseils de prudence aux voyageurs, les mesures préventives (stock de masques, de médicaments…) et les incitations pour que l’industrie pharmaceutique mette au point des traitements. Actuellement, le Tamiflu, un antiviral fabriqué par Roche, tient la vedette mais son efficacité est loin d’être certaine. Déjà, des résistances apparaissent sur le petit nombre de cas humain traités. La piste vaccinale ne peut pas être réellement opérationnelle tant que virus muté n’est pas effectivement apparu. Les vaccins commandés sont des vaccins prépandémiques.
De leurs côtés, organisations de la santé animale et experts vétérinaires préconisent d’accroître les moyens pour juguler l’épizootie elle-même, plutôt que de se focaliser sur la lutte contre une maladie humaine encore inexistante.
Source : Nouvel OBS