Âgée de 24 ans, mariée et mère d’un enfant de deux ans et demi, Aziza a également perdu la voix. Depuis que la cervicotomie exploratrice fut réalisée dans une polyclinique privée de la ville ocre, la jeune femme ne peut ni bouger les membres de son côté droit ni prononcer le moindre mot. Ma sœur se portait bien. Elle souffrait uniquement de douleurs à cause d’un ganglion au niveau du cou. Son médecin traitant lui a conseillé alors d’effectuer une simple opération pour s’assurer s’il s’agit d’une tumeur bénigne ou non. Il nous a expliqué qu’il s’agit d’un simple prélèvement d’un fragment de ce ganglion pour l’examiner et l’analyser, déclare Hakima Ghazouani, sœur de la patiente. Et d’ajouter : Le médecin nous a conseillés d’aller dans une polyclinique à Marrakech. Aziza a été hospitalisée le mercredi 5 avril. Elle a été opérée le matin. Durant toute la journée, elle est restée inconsciente. Ce n’est que le lendemain matin, jeudi 6 avril, qu’elle s’est réveillée.Et quelle fut leur choc quand ils se sont rendu compte que Aziza ne pouvait ni s’exprimer ni bouger les membres supérieurs et inférieurs de son côté droit.
Affolés, les membres de sa famille se tournent vers le personnel médical de cet établissement sanitaire privé pour avoir des explications. Le médecin nous a dit qu’il y a eu de petites complications lors de l’opération mais qu’il a réussi à arranger les choses. Il a ajouté qu’il ignore la cause directe de cette hémiparésie. Il nous a uniquement dit que le sang a été coagulé au niveau de son cerveau et qu’il pourrait être à l’origine de la maladie, indique Mohamed, le mari de la patiente. La famille Ghazouani est en colère. Et impuissante face à ce qui est arrivé. La direction de la polyclinique tente par tous les moyens de faire évacuer ma sœur. Personne ne veut admettre sa responsabilité dans cette tragédie, s’insurge M.Ghazouni.
Pour le médecin traitant de la patiente, Youssef Narjiss, joint par ALM, l’origine de l’hémiparésie de la patiente est inconnue pour le moment. Elle doit subir un examen d’angio-IRM pour déterminer la cause. Toutefois, la famille Ghazouani refuse de faire cet examen au CHU de Marrakech, ajoute-t-il.
Nous refusons de faire sortir notre sœur car la polyclinique privée tente par tous les moyens de se débarrasser d’elle. Ni le médecin ni la direction de la polyclinique ne veulent nous donner des explications claires sur son état, rétorque Hakima Ghazouani.
L’affaire est actuellement entre les mains de la justice. Celle-ci aura la charge de déterminer les responsabilités des uns et des autres dans ce drame.
Par : Khadija Skalli
Aujourdhui.ma