On en cite, notamment, le parti du Renouveau et de l’équité, Al Ahd, le Centre social, Forces citoyennes, la Choura et l’Istiqlal, Initiatives citoyennes… Les partis en question dénoncent «les mesures d’exclusion menées à leur encontre par les deux chaînes et Radio 2M durant la campagne électorale concernant le renouvellement du dernier tiers sortant de la Chambre des conseillers».
Contacté par «le Matin», Chakir Achahbar, secrétaire général du parti du Renouveau et de l’équité, a souligné que «la part la plus ridicule est réservée aux partis de l’opposition non représentés au Parlement». En 2002, une étude soumise au ministère de l’Intérieur indiquait que le rapport entre le temps d’antenne octroyé au parti du gouvernement et celui attribué à l’opposition non parlementaire était de 1 à 20 durant la campagne électorale.
En période normale, la situation n’est pas reluisante. L’opposition, parlementaire ou non, se sent constamment lésée voire écartée du jeu politique de communication avec les citoyens. Mohamed Sassi, deuxième homme du Parti socialiste unifié, ne rate pas une occasion de le souligner.
En effet, les partis signataires de la plainte condamnent «la politique d’exclusion qui prive la majorité des partis participant aux élections de la présentation de leurs programmes et points de vue sur les médias publics au moment où les partis de la coalition gouvernementale bénéficient de toutes les facilitées pour le faire».
Aujourd’hui, la HACA est saisie sur ce point particulièrement sensible. Les partis en question veulent qu’elle sanctionne les chaînes contrevenantes «en vertu de l’article 4 du Dahir créant la Haute autorité». Selon l’article 22, la HACA a toute latitude de déterminer des règles fixes que les chaînes et radios sont obligés de respecter. Il s’agit globalement d’imposer le respect de l’expression pluraliste hors période électorale et le respect de l’équité durant la campagne. Rappelons qu’il y a un an, elle a envoyé des courriers aux différents partis politiques pour ensuite mettre en place un système équitable de passage sur antenne. Elle est arrivée à un compromis qui permet aux partis, en temps normal, de bénéficier des ondes.
Selon Achahbar, c’est le système français qui a été adopté : 30 % du temps d’antenne pour le gouvernement, 30 % pour la majorité gouvernementale, 30 % pour l’opposition parlementaire et 10 % pour celle non représentée à l’Hémicycle. Toutefois, cette option n’est pas encore appliquée. Selon une source à la HACA, le modèle retenu, hors période électorale, est un partage entre la vision française et catalane qui donne un système plus flexible.
Une réunion entre le Conseil supérieur et les opérateurs, tenue à la mi-mai, a permis de mettre en place des normes et règlements. Toutefois, selon une source de la HACA, n’étant pas encore publiés au «Bulletin officiel», ils ne sont pas contraignants.
La même source a souligné que la Haute autorité n’intervient pas forcément dans la gestion du passage sur antenne durant la campagne. Elle attend le vote final du code électoral dont l’article 295 régit l’utilisation des moyens audiovisuels en période électorale. La question qui se pose est si la HACA sera introduite dans le texte final du code en tant que partie prenante ou non ? En attendant, les partis de l’opposition doivent profiter au maximum de la télévision parlementaire.
Mostafa Bentak
LE MATIN