La péninsule du Yucatan a payé un lourd tribu avec au moins sept victimes et d’importantes dégâts matériels, notamment des inondations dans de nombreux hôtels de Cancun. Des dizaines de milliers de touristes se sont retrouvés bloqués dans des abris de fortune, dont l’inconfort accroît la tension provoquée par le passage de l’ouragan. Dans les hôtels de luxe de Cancun, l’eau est montée au niveau des genoux. Samedi soir, la pluie et le vent s’étant un peu calmés, les touristes et la population locale se sont aventurés à l’extérieur en quête de ravitaillement, et certains ont profité du chaos pour se livrer au pillage. Dans l’île mexicaine de Cozumel, très populaire parmi les plongeurs, Wilma aurait fait deux morts, a rapporté Kathleen Martin Kopelman, qui exploite des chambres d’hôtel. À Playa del Carmen, cinq habitations de construction légère se sont effondrées, mais leurs habitants se trouvaient déjà parmi les dizaines de milliers de personnes qui se sont massées dans des abris. Des sauveteurs se sont rendus dans des quartiers inondés pour dégager des familles de maisons où l’eau est montée à plus d’un mètre de haut. Dans un quartier, les habitants ont passé une nuit d’épouvante, craignant à chaque instant que des crocodiles d’un marécage voisin s’introduisent dans leur maison. Wilma devrait en principe épargner les installations d’hydrocarbures du golfe du Mexique, mises à mal en août et en septembre par les cyclones Katrina et Rita. En revanche, en Floride, les plantations d’orangers sont menacées. Même si Wilma a été rétrogradé samedi au niveau 2, les autorités des Cayes de Floride ont ordonné aux 80.000 habitants d’évacuer cet archipel d’îlots à fleur d’océan à partir de samedi midi. Les touristes ont d’ores et déjà été contraints de partir. La saison des ouragans, qui se termine fin novembre, a déjà produit trois des plus puissants cyclones enregistrés dans l’Atlantique, dont Katrina. D’après les experts, cette région est entrée dans une période de forte activité cyclonique qui pourrait durer une vingtaine d’années, indépendamment des changements climatiques qui, selon les scientifiques, augmentent la fréquence et la puissance des tempêtes.
source:aujourdhui