Cet attentat palestinien est le premier commis en Israël à la fois depuis l’expiration d’une trêve d’un an à la fin du mois de décembre et depuis l’accident cérébral dont a été victime le Premier ministre Ariel Sharon le 4 janvier.
Il pourrait en résulter des pressions sur Ehud Olmert, chef du gouvernement par intérim, pour qu’il exerce des représailles alors que les élections palestiniennes sont prévues le 25 janvier.
Le président palestinien Mahmoud Abbas a présenté l’attentat comme une tentative de sabotage des élections législatives, où l’on s’attend à voir le mouvement islamique Hamas réaliser de bons scores face au Fatah d’Abbas.
Le groupe radical palestinien du Djihad islamique, voué à la destruction d’Israël comme le Hamas, a revendiqué l’attentat.
L’auteur de l’attentat avait pris pour cible une petite sandwicherie en plein air située sur une voie piétonne près de la vieille gare routière de Tel Aviv.
Se présentant comme un marchand ambulant, il était entré dans le petit restaurant et avait proposé en hébreu à ses patrons d’acheter des lames de rasoir. Quelques secondes plus tard, il faisait sauter ses explosifs.
Son corps a été coupé en deux, la tête est partie d’un côté et ses jambes de l’autre, a déclaré Arieh Sharon, propriétaire de l’établissement, à une chaîne de télévision israélienne.
CONTINUITE
L’explosion a déchiqueté le plafond du local, projetant dans toutes les directions des débris et de la nourriture entamée.
D’après les autorités, le kamikaze est le seul mort mais une personne est dans un état grave. Les autres blessés ont été atteints plus ou moins légèrement, ont rapporté des médecins.
L’attentat terroriste de Tel Aviv est la conséquence directe du refus total de l’Autorité palestinienne de prendre la moindre mesure pour prévenir le terrorisme contre les Israéliens, a déclaré David Baker, représentant des services du Premier ministre.
A Gaza, le dirigeant du Djihad islamique Khaled al-Batch a affirmé de son côté: Qui que soit l’auteur de l’attentat, c’était une réaction naturelle aux assassinats continuels de combattants et d’innocents par les Israéliens.
En Cisjordanie, des centaines de femmes rassemblées à Ramallah ont éclaté de joie à la nouvelle de l’attentat.
Olmert, qui assure l’intérim depuis l’hémorragie cérébrale qui a plongé Sharon dans le coma, semble bien placé pour conduire à la victoire leur nouveau parti, Kadima, aux législatives israéliennes du 28 mars.
Il pourrait toutefois être incité à riposter sans faiblesse pour marquer une continuité avec la méthode de Sharon.
Israël a exigé d’Abbas qu’il réprime les groupes radicaux, mais le dirigeant palestinien résiste en faisant valoir un risque de guerre civile. Cet attentat vise à saboter les élections, a dit Abbas aux journalistes à Ramallah. Ceux qui en sont responsables doivent être punis.
Le dernier attentat suicide palestinien contre Israël avait fait cinq morts le 5 décembre dans la ville côtière de Netanya.
Le cessez-le-feu avait fortement réduit les violences entre les deux parties, mais sans y mettre fin complètement après cinq années d’intifada. le Djihad islamique a perpétré quatre autres attentats suicides en Israël pendant cette trêve relative.
© Reuters 2006.