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Six mois après le tsunami d’Asie, une faible part de l’aide internationale

L’aide d’urgence, pratiquement achevée aujourd’hui, a coûté moins que ce qui avait été initialement estimé. La deuxième phase, celle de la reconstruction, est longue à mettre en place, et devrait durer dix ans. Il est donc normal que l’argent disponible tarde a être utilisé. A la Croix-Rouge française, 7 millions d’euros ont été dépensés, sur les 105 millions reçus. Pour le reste, 70 millions d’euros ont été engagés sur des programmes en cours de préparation, explique Alain Peigney, directeur des opérations internationales, qui ajoute : Nous attendons d’autres évaluations pour les 35 millions restants

Le travail de reconstruction demande du temps. Les ONG doivent d’abord évaluer les besoins. Elles tentent d’associer au maximum les populations locales aux projets. La coordination avec les autres entités (ONG, institutions Internationales, Etats) ralentit le processus d’aide. Elles doivent aussi négocier avec les autorités locales et nationales des pays touchés, souvent dans des contextes tendus, comme au Sri Lanka et en Indonésie. Au Sri Lanka, la Croix-Rouge attend toujours que le gouvernement définisse les zones constructibles pour pouvoir lancer son programme d’édification de logements. Les nombreux contrôles sur les dépenses ralentissent encore un peu plus l’affectation des dons. Après le sprint de l’urgence, démarre maintenant le marathon de la reconstruction, résume Elizabeth Byrs, porte-parole du bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA).

APPEL SUSPENDU

L’objectif de l’ONU et des autres acteurs est clair : reconstruire, mais en mieux. L’impatience est grande chez les populations touchées. Et les donateurs demandent des comptes. On nous demande de faire vite, mais aussi de faire bien. Il y a une tension entre ces deux objectifs, que nous essayons de concilier, analyse Eric Chevallier, délégué interministériel adjoint en charge de l’aide de la France.

La faiblesse des sommes dépensées s’explique aussi par l’ampleur des sommes reçues. Le total des dons a atteint des sommes jamais vues. Environ 10 milliards de dollars ont été versés, selon l’ONU, par l’ensemble des donateurs : Etats, organisations internationales et privés. On estime que ces derniers ont donné plus de 4,5 milliards de dollars. L’ONU a reçu au total 1 milliard de dollars, dont 212 millions ne proviennent pas des Etats mais des entreprises et des particuliers, ce qui n’était jamais arrivé auparavant , souligne Elizabeth Byrs, d’OCHA. Au niveau européen, l’engagement des Etats membres et de la Commission se chiffre à 3 milliards d’euros, avec une contribution de Paris s’élevant à 66 millions d’euros. Mais le premier donateur, en France, est la générosité privée, qui a mobilisé plus de 270 millions d’euros. Un Français sur deux a participé à l’aide.

Trop d’argent a-t-il donc été donné pour le tsunami ? En janvier, Médecins sans frontières (MSF) avait suspendu son appel aux dons, estimant en avoir reçu suffisamment. Le son de cloche peut être différent dans d’autres organisations, où l’on estime que les zones touchées continuent d’avoir besoin d’être aidées. Selon Antoine Peigney, de la Croix-Rouge, tous les besoins ne sont pas encore évalués. Les sommes récoltées trouveront toutes une destination tant le travail de reconstruction est gigantesque. Certains acteurs, comme l’Organisation des nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), n’ont pas encore reçu tout l’argent nécessaire. L’ONU a encore besoin de 300 millions de dollars pour reconstruire souligne-t-on à OCHA.
source:lemonde

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