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Le principal facteur de ce rapprochement entre musulmans de différentes origines est le jeûne qui, en ce mois sacré, devient un lien, un pont, entre autres, de cultures et de traditions diverses.
De manière plus générale, ces élans de solidarité s’étendent à une multitude de personnes expatriées, et isolées parfois, qui retrouvent en cette période une certaine chaleur humaine et de meilleures opportunités de partage dans les veillées et les loisirs des soirées ramadanesques.
Pendant ce mois sacré, on peut retrouver les pâtisseries ramadanesques de son enfance. Là, la loi du nombre commande : plus une communauté est nombreuse, plus ses douceurs et gâteries inondent les étalages. Les «baklavas» et autres «chamias» libanaises, nos «briouate» et «chebakia» exigeant, comme on dit chez nous, «mèche et kandil» pour être débusquées dans certains commerces arabes. Mais les plus dégourdi(e)s n’ont pas à s’en faire : la «warqa» (libanaise) existe partout, finesse (toute relative) qui semble d’ailleurs, avec les «briques» tunisiennes, le seul produit dont les ventes augmentent sensiblement pendant ce mois.
Il ne faut pas manquer de signaler que certains des restaurants tenus par des natifs de pays arabo-musulmans concoctent des menus «de Ramadan» (soupe, dattes et pâtisseries) spécialement pour la rupture du jeûne.
Quant aux mosquées, elles connaissent en cette période un regain d’affluence et d’activité, durant une bonne partie de la nuit. Outre les activités liées au culte, elles constituent également des espaces humanitaires où sont servis ou distribués des repas chauds, particulièrement appréciés en cette période par les nombreux SDF (sans domicile fixe) et nécessiteux.
Enfin, Ramadan est aussi la période des interminables parties de cartes et de jeux de société tels qu’ils se pratiquent au Maroc et qui rassemblent jeunes et vieux dans une même ambiance ludique.
Les Hollandais qui côtoient quotidiennement les musulmans d’Amsterdam se disent étonnés de voir une telle diversité de cultures et de traditions se fondre avec autant d’aisance et de facilité dans le moule unificateur de l’Islam en général et de la pratique du Ramadan en particulier.
Abdelhak Doudou, correspondant en Europe
LE MATIN
