Le gouvernement, réuni en séance hebdomadaire, a approuvé à une forte majorité (17 voix contre cinq) la première phase du retrait peu après l’annonce de la démission du ministre opposé à l’évacuation des 8.000 colons de la bande de Gaza.
Ce retrait porte dans un premier temps sur les implantations de Netzarim, Kfar Darom et Morag, toutes trois isolées dans la bande de Gaza. Cette procédure est conforme à la décision de principe du cabinet de juin 2004 exigeant quatre votes successifs pour l’évacuation effective des quelque 8.000 colons installés dans les 21 implantations de la bande de Gaza et de 500 autres dans quatre colonies isolées dans le nord de la Cisjordanie.
Le vote ne signifie pas que ces trois colonies seront les premières à être évacuées, l’ordre de priorité des évacuations de colonies étant fixé par l’armée. Benjamin Netanyahu, 55 ans, a provoqué un coup de théâtre en présentant sa lettre de démission au Premier ministre Ariel Sharon, peu avant le feu vert du cabinet au plan de retrait. L’heure de vérité est arrivée. Je ne peux m’associer à cette démarche qui met en danger la sécurité de l’Etat, écrit Netanyahu dans sa lettre remise à la presse.
Ce retrait sous le feu est un acte irresponsable qui divise le peuple et contredit les engagements de notre parti, le Likoud, affirme Netanyahu.
Le plan de désengagement unilatéral de Sharon va renforcer le terrorisme et non point l’affaiblir. Ce n’est pas le moyen pour obtenir la paix, a ajouté Netanyahu.
Il a critiqué particulièrement le fait que les Palestiniens devraient disposer d’un port et d’un aéroport dans la bande de Gaza et du contrôle de la frontière avec l’Egypte. Après avoir remis sa lettre de démission, Netanyahu a quitté la salle de réunion du cabinet sans donner d’explication.
L’ancien Premier ministre israélien et principal rival dans son parti de Sharon s’est toujours déclaré opposé au plan de retrait de la bande de Gaza.
La Bourse de Tel Aviv a aussitôt réagi par une baisse brutale après l’annonce de la démission du ministre des Finances.
La séance du cabinet a été également consacrée aux risques que font planer les extrémistes juifs opposés au désengagement.
Ces risques ont été tragiquement mis en lumière par un attentat à l’arme automatique d’un soldat déserteur israélien qui a tué jeudi quatre Arabes israéliens dans un autobus à Shfaram (Galilée) avant d’être lynché. Je demande à la police et à l’armée d’accélérer leur enquête dans cette affaire et de prendre toutes les dispositions afin que de tels actes ne puissent pas se reproduire, a affirmé Sharon à l’ouverture de la réunion du gouvernement.
Selon les médias israéliens, le cabinet devrait donner la semaine prochaine son feu vert à l’évacuation du Goush Katif, bloc de colonies du sud de la bande de Gaza.
source:lematin