Quelque 120 Etats du Tiers-Monde, ainsi que la Chine, participent, à Doha, au sommet du Groupe des 77. Ce forum, qui a débuté mercredi 15 juin 2005 et qui doit durer deux jours, est la plus grande rencontre internationale jamais organisée dans un pays du Moyen-Orient.
Lors du discours inaugural, l’émir du Qatar, cheikh Hamad Ben Khalifa Al-Thani, a proposé la création d’un « Fonds du Sud pour le développement » dont l’objectif sera, a-t-il expliqué, de promouvoir « le développement socio-économique, sanitaire et éducatif, ainsi que la lutte contre la pauvreté et les catastrophes humanitaires ». L’émir a en outre annoncé un don de 20 millions de dollars du Qatar à ce fonds.
Cette initiative lance ainsi concrètement des discutions qui seront axées autour de trois thématiques: la coopération sud-sud, les effets de la mondialisation et la réforme des Nations unies.
Créé en 1964, l’organisation du G77 regroupe aujourd’hui 132 pays en voie de développement issus d’Afrique, d’Asie, d’Amérique Latine et des Caraïbes. Le poids de cet ensemble est non négligeable puisqu’il représente les deux tiers des membres de l’Onu.
Une force que les pays membres n’ont jamais pu optimiser notamment à cause de la conjoncture internationale mais aussi du fait de leurs divergences politiques. Les Etats membres du G77 réussiront-ils à dépasser ce handicap en adoptant une position commune concernant la réforme de l’ONU ? C’est l’une des principales questions que se posent les observateurs.
Sur le plan économique, bien que quelques progrès aient été enregistrés ces dernières années, grâce notamment au régime commercial préférentiel, le commerce Sud/Sud – qui ne représente que le dixième du commerce mondial mais dont le volume des échanges s’élève à 40 % de l’ensemble des échanges extérieurs des pays en développement – reste bien en deçà des espérances.
Les opérateurs économiques de l’espace Sud continuent d’affectionner les marchés traditionnels des pays industrialisés difficiles d’accès, alors même que les opportunités dans les économies en voie de développement sont souvent plus lucratives.
Selon le secrétaire général de l’ONU, M. Kofi Annan, la réduction de moitié des tarifs douaniers moyens que s’imposent les pays du Sud entre eux augmenterait de 15,5 milliards de dollars la valeur des échanges.
Source : MENARA