A Washington, la secrétaire d’Etat Condoleezza Rice et le secrétaire à la défense Donald Rumsfeld se sont rendus à l’ambassade britannique pour signer le registre de condoléances. Alors que les médias ont commencé à se demander si les attentats étaient de nature à faire fléchir la détermination de Londres dans la guerre en Irak, M. Rumsfeld a rendu un hommage appuyé dans un communiqué à l’acier dont sont faits les Britanniques, que ni les tyrans, ni les fascistes, ni les terroristes n’ont jamais réussi à plier.
Sur les ondes des chaînes de télévision de droite, animateurs et auditeurs se sont sentis eux aussi confortés dans leurs opinions. Certains ont reproché aux Britanniques d’avoir relâché les détenus de Guantanamo après leur libération par l’armée américaine. La chaîne conservatrice Fox News a même tenté de faire dire à l’ancien général Wesley Clark, candidat à l’investiture démocrate l’an dernier, que les attentats de Londres montraient que la guerre en Irak était justifiée.
Illustrant les tentatives de récupération politique de l’attaque, à un moment où le soutien à la guerre bat de l’aile dans l’opinion américaine, le mouvement ultraconservateur Move America Forward a lancé un mot d’ordre : Les attentats de Londres sont un rappel : nous devons tous soutenir la guerre antiterroriste.
Les démocrates, de leur côté, ont de nouveau insisté sur la vulnérabilité des ports et des transports dans le pays, le révérend Jesse Jackson demandant comment les Etats-Unis, qui n’arrivent pas à arrêter la cocaïne en provenance de Colombie, pourraient arrêter des armes biologiques, sans un système renforcé. Ils ont reproché au président d’avoir lancé la guerre en Irak au lieu de financer la protection des infrastructures du pays.
Tout en indiquant n’avoir aucune information particulière, le responsable du département de la sécurité intérieure, Michael Chertoff, a annoncé qu’il avait élevé d’un cran le niveau d’alerte dans les transports collectifs à New York, Washington, Atlanta, Boston et Los Angeles. Des chiens policiers et des agents en tenue ont patrouillé dans le métro de Washington. Des garde-côtes ont embarqué sur le ferry de Staten Island à New York. Le maire de Los Angeles a pris le métro pour rassurer la population.
Immédiatement après avoir été informé, le président Bush a quitté les débats du G8 pour tenir une vidéoconférence depuis son hôtel avec les spécialistes de la sécurité et les responsables du renseignement à Washington. Il a demandé aux Américains de vaquer à leurs occupations, mais d’être vigilants.
source:lemonde