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Les médias d’Etat ont rapporté que M. Ahmadinejad, dont l’intronisation est prévue le 3 août, avait rencontré dimanche matin le successeur de l’imam Khomeiny, le Guide suprême Ali Khamenei.
Le nouveau président a réitéré, dimanche, ses appels à la concorde nationale. J’invite tout le monde. Le temps de la compétition électorale est révolu et celui de l’amitié a commencé. Notre gouvernement sera, si Dieu le veut, celui de la gentillesse, du travail et de l’effort, a dit M. Ahmadinejad à la télévision nationale. Les groupes, partis, factions n’existent en fait que dans certains milieux. Ils ne sont pas un enjeu pour notre peuple. Chacun devrait se donner la main pour construire le pays, a-t-il poursuivi. Tous les candidats ont cherché à servir le pays. Je les remercie tous. Ils ont vivifié l’ambiance électorale et apporté de très bonnes idées, a insisté le nouveau président. Nous sommes une nation, une grande famille, a-t-il répété.
Un peu plus tard, il a communiqué une première déclaration très générale sur les orientations de sa future présidence. Je tends la main de l’amitié et des relations équitables à tous les pays et nous renforcerons nos relations avec tous les gouvernements qui veulent l’entente, la justice et des relations équitables avec nous, a déclaré le président iranien élu, Mahmoud Ahmadinejad. Il s’est gardé d’évoquer précisément les relations avec les Etats-Unis par exemple. Il doit donner dans l’après-midi sa première conférence de presse après son élection vendredi. Mon gouvernement est au service du peuple, c’est le gouvernement de la paix, de la justice et de la spiritualité, ajoute sa déclaration, publiée par l’agence estudiantine Isna. Je conclus ici un pacte avec le noble peuple iranien pour appliquer la justice, lutter contre la pauvreté, la corruption et la discrimination, dit-il. Notre pays doit atteindre les sommets du développement et, à cette fin, je serre la main avec chaleur à toutes les élites et à tous les Iraniens et j’invite tout le monde à la gentillesse, à l’affection à la solidarité.
DÉTENTE ET FERMETÉ SUR LE NUCLÉAIRE
Le nucléaire est une affaire de macro-politique, cela ne change pas avec le changement de président, a déclaré le porte-parole des affaires étrangères, Hamid Reza Assefi, à la presse. Il répondait par là aux craintes de la communauté internationale. Les différents ministres des affaires étrangères européens avaient exprimé, samedi, leurs inquiétudes face à un éventuel durcissement des positions iraniennes après l’élection de M. Ahmadinejad, élu sur un discours de fermeté. Les négociateurs sont choisis à un haut niveau (du régime) et ils vont suivre la même voie que jusqu’alors, ce n’est pas un sujet d’inquiétude, a-t-il ajouté. Mais, avec cette élection, la République islamique est mieux à même de relever les défis, et les Européens doivent en tenir compte, a-t-il poursuivi.
L’Allemagne, la France et la Grande-Bretagne négocient avec l’Iran pour obtenir de la République islamique les garanties qu’elle ne fabrique pas l’arme nucléaire.Elles lui proposent en retour une coopération nucléaire, commerciale et politique. Les Européens ont exprimé l’espoir que les Iraniens poursuivraient le dialogue après l’élection de M. Ahmadinejad. Nous attendons une proposition européenne, a dit M. Assefi. Il a répété les positions de principe selon lesquelles la suspension de l’enrichissement est volontaire et provisoire et l’Iran ne renoncera pas à (son) droit.
De manière générale, la politique du régime est une politique de détente (…) et cela va continuer, a-t-il précisé. Il a cependant rejeté les critiques des Européens à l’encontre du scrutin, en particulier celles du ministre britannique des affaires étrangères Jack Straw. Leurs messages de félicitations doivent être respectueux. Les gens ont choisi leur président librement. Les Européens doivent respecter notre démocratie, a-t-il déclaré. Ce que nous attendons des Européens, c’est qu’ils fassent le plus vite possible leur proposition nucléaire qui comprenne la reconnaissance du droit de l’Iran à la technologie nucléaire pacifique et qu’ils cessent leurs commentaires inappropriés, a-t-il dit.
RELATIONS AVEC LES PAYS PROCHES
L’Iran va poursuivre sa politique de détente avec les pays arabes en particulier, après l’élection à la présidence de l’ultra-conservateur Mahmoud Ahmadinejad, a déclaré le porte-parole des affaires étrangères. La politique du régime est une politique de détente. C’est une des grandes lignes de la politique du régime, et cela va continuer, a déclaré Hamid Reza Assefi interrogé par la presse sur l’avenir des relations de l’Iran avec la région après l’élection de M. Ahmadinejad.Nous poursuivons avec les autres pays une politique de confiance, de coopération et de participation. Nous allons étendre encore davantage les relations avec les pays de la région, a-t-il dit. Je ne crois pas que les grandes lignes de la politique du régime changeront avec le nouveau président, a-t-il déclaré.
Les relations avec les pays arabes se sont considérablement améliorées sous la présidence de Mohammad Khatami (1997-2005), en particulier avec l’Arabie saoudite, l’Algérie et la Jordanie. L’Iran et l’Irak ont rétabli des relations diplomatiques pleines en 2004. La normalisation des relations avec l’Egypte se fait, elle, toujours attendre. Quant à Israël, l’Iran continue à en nier l’existence.
source:lemonde
