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Il a été animé par les deux ambassadeurs, MM. Abouyoub et Sijilmassi, alors que la séance de clôture a été dominée par une déclaration qu’André Azoulay a faite sur le Proche-Orient.
L’Union européenne s’élargit et se recherche en même temps, son identité ne se définit pas aussi facilement de nos jours, comme on a tendance à le croire. La part méditerranéenne dans cette définition reste grande et décisive.
C’est en quelque sorte la substance da la déclaration qu’a faite Fathallah Sijilmassi, soulignant que les problèmes de frontières – pas seulement géographiques – sont à l’ordre du jour.
Et de préciser : «Il est clair que l’identité européenne ne saurait se définir de façon simple et homogène et qu’il faut voir la pertinence ou en tout cas l’actualité d’une telle question au fur et à mesure que les élargissements de l’Union européenne s’opèrent».
L’ambassadeur du Maroc à Paris a affirmé que «la construction européenne est une formidable réussite à l’échelle de l’histoire, en termes de paix, de stabilité et de prospérité ».
Abordant le volet des relations de l’Europe avec son flanc sud, il a estimé que le processus de Barcelone (novembre 1995) constitue une «tentative de dépassement de tout ce qui nous sépare potentiellement pour construire surtout ce qui nous unit à travers un discours davantage méditerranéen en quête d’une nouvelle identité commune».
Le processus de Barcelone, ainsi salué, a-t-il apporté tous les fruits escomptés ? Rien n’est moins sûr. Le diplomate marocain se garde, en effet, d’un triomphalisme quelconque, il rappelle que la lacune pourrait être attribuée au fait que les sociétés civiles y étaient absentes. Il s’est enfin livré à un plaidoyer pro domo d’une identité commune, euro-méditerranéenne.
Sauf qu’il s’agit là d’un processus évolutif, qui n’est enraciné ni dans les cultures ni dans les mentalités.
Il est nécessaire aussi de briser cette conception de verticalité, d’un centre et d’une périphérie, déclinée de haut en bas. «Une vision, dit-il, qui a ses propres limites.» Philippe Douste Blazy, ministre français des Affaires étrangères a lu, au nom du président Chirac, un message où il trace la responsabilité du citoyen européen qui, tout en étant fier de son appartenance à l’ensemble européen, doit s’ouvrir sur les autres pays. Hubert Védrine, ancien ministre des Affaires étrangères français, s’est interrogé sur le « rôle que l’institution européenne doit jouer dans le monde ».
Il propose une pause aux élargissements, la relance de nouveaux projets capables d’associer et de faire adhérer de nouveaux les Européens et de « repenser la démarche institutionnelle ». Hubert Védrine a conclu sur un appel solennel : « L’Europe de demain doit être l’œuvre des Européens. »
Hassan Alaoui
LE MATIN
