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Le dernier voyage du Roi Fahd

[img align=right]http://www.aujourdhui.ma/alm_images/Funerailles-du-Roi-Fahd-957.jpg[/img] C’est hier dans l’après-midi que s’est déroulée l’inhumation du Roi Fahd Ibn Abdelaziz, décédé lundi à l’âge de 84 ans. Un décès survenu après une longue maladie et un règne de 23 ans sur le Royaume ultra-conservateur et riche en pétrole. Des dirigeants de pays arabes, islamiques et autres se sont dirigés vers la capitale du Royaume pour accompagner le défunt dans son dernier voyage. Le leader palestinien, Mahmoud Abbas, était le premier des dirigeants arabes sur place lundi soir à Riyad. Il a été suivi mardi en début de matinée par les présidents du Sénégal Abdoulaye Wade, de Mauritanie Maaouiya Ould Taya, d’Afghanistan Hamid Karzaï, du Bangladesh Iajuddin Ahmed. D’autres dirigeants, en particulier le président français, Jacques Chirac, et le Prince Charles, héritier de la couronne d’Angleterre, le Roi Abdallah II de Jordanie, les présidents égyptien Hosni Moubarak, algérien Abdelaziz Bouteflika, yéménite Ali Abdallah Saleh et libanais Emile Lahoud ont, eux aussi, participé aux obsèques du défunt. Des obsèques qui se sont déroulées dans une atmosphère hautement sécurisée. En effet, de strictes mesures de sécurité étaient prises le long des routes ayant été empruntées par les convois des dignitaires et sur le lieu de l’enterrement. Des tireurs embusqués surveillaient le rassemblement depuis les bâtiments voisins. Une foule tentant de se protéger de l’ardeur du soleil sous des parapluies multicolores a envahi le cimetière al-Oud, terrain désertique parsemé de petits buissons et de petites stèles vierges d’inscription marquant les tombes.
Le corps du Roi Fahd, enveloppé dans sa propre “abaya” marron, a été mis en terre par des membres de sa famille. Il repose dans une tombe toute simple. Une tombe signalée par une petite pierre sans nom ni inscription. Impossible à distinguer des sépultures voisines, celles d’anciens rois ou de gens du commun. C’est ainsi que dans la tristesse et le chagrin que le monde a fait ses adieux à un Roi qui a dirigé le pays pendant les crises pétrolières, les guerres et la menace de l’extrémisme musulman. La fin d’un règne, dans une période où l’Arabie Saoudite est confrontée plus que jamais à un grand nombre de problèmes. En effet, l’époque de la prospérité généralisée n’est que du passé. Malgré la richesse pétrolière du pays, la pauvreté prend du terrain. Pour redresser la barre, des réformes s’imposent. Le pays doit s’ouvrir au monde, se moderniser. Or, la stricte interprétation de l’Islam en vigueur en Arabie Saoudite (le wahhabisme) s’oppose à toute sorte de modernité. Ce courant rejette toute forme d’innovation de l’Islam. Il condamne toute loi ou tout style de vie qui ne se trouve pas dans le Coran. Il empêche tout ce qui est une tradition commune aux autres cultures arabes et islamiques. Vient s’ajouter à cela, la montée de l’extrémisme qui commence à menacer la sécurité interne du Royaume. Même si les autorités saoudiennes ont mené une guerre sans relâche contre le réseau Al-Qaïda, le danger persiste toujours. Dans le premier pays producteur de pétrole, le discours extrémiste est parfois très banalisé. Tenant les rênes du pays depuis 1995, le nouveau Roi d’Arabie Saoudite, Abdallah Ibn Abdelaziz est tout à fait conscient de ces difficultés. Arrivera-t-il à faire avancer les réformes, ou ce n’est pas à l’ordre du jour ? la réponse est une question de temps.

source:aujourdhui

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