Le corps du Roi Fahd, enveloppé dans sa propre “abaya” marron, a été mis en terre par des membres de sa famille. Il repose dans une tombe toute simple. Une tombe signalée par une petite pierre sans nom ni inscription. Impossible à distinguer des sépultures voisines, celles d’anciens rois ou de gens du commun. C’est ainsi que dans la tristesse et le chagrin que le monde a fait ses adieux à un Roi qui a dirigé le pays pendant les crises pétrolières, les guerres et la menace de l’extrémisme musulman. La fin d’un règne, dans une période où l’Arabie Saoudite est confrontée plus que jamais à un grand nombre de problèmes. En effet, l’époque de la prospérité généralisée n’est que du passé. Malgré la richesse pétrolière du pays, la pauvreté prend du terrain. Pour redresser la barre, des réformes s’imposent. Le pays doit s’ouvrir au monde, se moderniser. Or, la stricte interprétation de l’Islam en vigueur en Arabie Saoudite (le wahhabisme) s’oppose à toute sorte de modernité. Ce courant rejette toute forme d’innovation de l’Islam. Il condamne toute loi ou tout style de vie qui ne se trouve pas dans le Coran. Il empêche tout ce qui est une tradition commune aux autres cultures arabes et islamiques. Vient s’ajouter à cela, la montée de l’extrémisme qui commence à menacer la sécurité interne du Royaume. Même si les autorités saoudiennes ont mené une guerre sans relâche contre le réseau Al-Qaïda, le danger persiste toujours. Dans le premier pays producteur de pétrole, le discours extrémiste est parfois très banalisé. Tenant les rênes du pays depuis 1995, le nouveau Roi d’Arabie Saoudite, Abdallah Ibn Abdelaziz est tout à fait conscient de ces difficultés. Arrivera-t-il à faire avancer les réformes, ou ce n’est pas à l’ordre du jour ? la réponse est une question de temps.
source:aujourdhui