Le baril de «light sweet crude» pour livraison en mai est monté à 71,80 dollars vers 14h30 GMT à New York, son plus haut niveau depuis le début de sa cotation en 1983. A Londres, le cours du Brent de la mer du Nord, qui s’échange déjà pour livraison en juin, s’est envolé jusqu’à 73,34 dollars, également un record.
Vers 16h00 GMT, le prix à Londres progressait de 33 cents à 72,84 dollars, mais à New York, il s’effritait de 10 cents à 71,25 dollars. La nouvelle poussée a démarré juste après l’annonce d’une baisse généralisée des stocks pétroliers la semaine dernière aux Etats-Unis, principal consommateur d’énergie.
C’est surtout la chute de 5,4 millions de barils des stocks d’essence, plus de deux fois plus que prévu par les analystes, qui a attiré l’attention, car elle les place désormais 4,6% en dessous de leur niveau de l’an dernier à la même époque.
D’après les analystes de la maison de courtage Sucden, cette annonce a «renforcé les craintes que les stocks d’essence soient insuffisants pour satisfaire la forte demande estivale». Le marché redoute une pénurie de ce carburant aux Etats-Unis cet été, après le coup d’envoi, fin mai, de la saison des grands déplacements, synonyme de forte consommation d’essence.
Cette inquiétude est accrue par de nouvelles normes environnementales aux Etats-Unis de nature à ralentir la production des raffineries, qui doivent désormais inclure de l’éthanol (et non du MTBE, trop polluant) dans la composition de l’essence. Elle est renforcée aussi par le fait que le Nigeria, premier fournisseur des Etats-Unis en brut léger, une qualité dont la teneur naturelle en essence est très élevée, voit toujours sa production amputée de 20% par les récentes attaques menées par des militants séparatistes dans le sud du pays.
Outre les stocks d’essence, les réserves de brut et de distillats (diesel et fioul de chauffage) ont également reculé aux Etats-Unis, mais elles préoccupent moins car elles restent supérieures à leur niveau d’il y a un an.
Par ailleurs, le marché a déjà les nerfs à vif en raison de l’Iran. Il commence à sérieusement considérer la possibilité d’une intervention militaire des Etats-Unis alors que Téhéran refuse de cesser d’enrichir l’uranium et que le président américain George W. Bush assure que «toutes les options sont sur la table» pour l’y forcer.
Lematin.ma