Nous devons prévoir une réduction plus substantielle (du rabais) et le réexamen du financement du budget après 2013 devra prévoir la disparition du chèque, a déclaré le président français. Pour lui, c’est un point capital pour un accord global car c’est une exigence d’équité face au coût de l’élargissement. C’est aussi une nécessité budgétaire pour pouvoir financer les mesures spécifiques en faveur de trois pays dont la contribution est particulièrement élevée, a-t-il ajouté en référence aux Pays-Bas, à l’Allemagne et à la Suède.
Pour autant, le président français a déclaré à ses pairs que les dernières propositions de la présidence luxembourgeoise peuvent constituer la base d’un accord, compte tenu des difficultés à concilier les positions des uns et des autres et de la nécessité pour chacun de faire un effort.
M. Chirac a ajouté que la France était prête à accepter la proposition budgétaire luxembourgeoise, qui représente un effort de 10 milliards d’euros pour la France, mais qu’il n’ira pas au-delà. Le coût pour la France du paquet proposé par la présidence est très lourd : près de 10 milliards d’euros sur la période. Je suis prêt à faire cet effort si et seulement si on s’arrête là. Je ne pourrai en aucun cas aller plus loin, a prévenu le président français.
S’agissant de la politique agricole commune (PAC), M. Chirac a estimé que l’avenir du chèque britannique après 2013 ne doit être en aucun cas conditionné à une révision des dépenses agricoles de marché.
Jacques Chirac a souligné qu’il s’opposerait à toute diminution supplémentaire des aides directes d’ici 2013 à cause des adhésions de la Roumanie et de la Bulgarie, qui doivent intégrer l’UE au 1er janvier 2007.
REFUS BRITANNIQUE
Vendredi matin, Tony Blair a refusé de reconsidérer le rabais accordé depuis 1984 au Royaume-Uni dans l’enveloppe 2007-2013.
Le président en exercice de l’UE, le Luxembourgeois Jean-Claude Juncker, n’est pas parvenu à infléchir M. Blair, lors d’un entretien bilatéral d’une quarantaine de minutes vendredi matin.
Notre position sur le rabais reste la même. Nous continuons de penser qu’il est pleinement justifié en raison de la distorsion du budget européen, a affirmé après la rencontre le porte-parole de Downing Street.
Dans sa dernière offre avant le grand marchandage, M. Juncker avait maintenu son projet de geler la ristourne de Londres à partir de 2007, mais renoncé à la diminuer ensuite. Il a, en outre, suggéré que son évolution après 2013 soit liée à celle des dépenses de la politique agricole commune (PAC).
Isolé sur le rabais, Tony Blair a contre-attaqué ces derniers jours en réclamant une remise à plat du budget communautaire qui prenne en compte le coût de la PAC, mais il s’est heurté au refus catégorique de Jacques Chirac, appuyé par le chancelier allemand, Gerhard Schröder.
source:lemonde