Frappes aériennes le 13 décembre à Falloujah. Les forces américaines auraient utilisé des armes chimiques contre des civils de Falloujah en novembre 2004, notamment du phosphore blanc, un puissant agent mortel qui brûle violemment les corps.
Voilà une nouvelle affaire dont se serait bien passé George Walker Bush. Après le scandale des tortures de la prison d’Abu Ghraib, son administration doit faire face à de nouvelles accusations de crime de guerre qui concernent cette fois-ci l’utilisation d’armes chimiques contre des populations civiles en Irak.
C’est un reportage de la chaîne italienne Rainews24 – « Falluja. La strage dimenticata » (Falluja. Le massacre oublié) diffusé le 8 novembre 2005 qui, image à l’appui, détaille l’information selon laquelle les américains auraient utilisé des armes chimiques contre des civils de Falloujah en novembre 2004, notamment du phosphore blanc. Ce composant est un redoutable agent chimique utilisé pendant le conflit au Vietnam dans les fameuses bombes au napalm.
Selon certains témoignages, cette arme d’extermination a la capacité de réduire en cendres un véhicule militaire. Elle a, en outre, l’étonnante propriété de calciner les corps tout en gardant intact les vêtements (le phosphore blanc ne détruit que la matière contenant de l’eau). D’où certaines images hallucinantes filmées à Falloujah de tissus « propres » enveloppant des organismes méconnaissables.
Paradoxe complexe
L’enquête réalisée par le journaliste Maurizio Torrealta est complétée par des témoignages d’anciens combattants américains et d’habitants de Falloujah. « Moi j’ai entendu l’ordre de faire attention parce qu’on utilisait le phosphore blanc sur Fallujah. En jargon militaire, on l’appelle Willy Pete. Le phosphore brûle les corps, il les dissout même jusqu’aux os (…) J’ai vu des corps de femmes et d’enfants brûlés, le phosphore explose et forme une nuage. Ceux qui se trouvent dans un rayon de 150 mètres sont foutus » affirme un ancien combattant de la guerre en Irak.
« Une pluie de feu est tombée sur la cité, les gens touchés par ces substances de couleurs diverses ont commencé à brûler, on a trouvé des gens morts avec des blessures bizarres, les corps brûlés et les vêtements intacts », raconte un habitant de Fallujah.
L’affaire avait déjà fait des étincelles en Italie. Le quotidien italien Il Manefesto avait notamment publié en septembre 2005 un entretien avec le marine Jimmy Massey, revenu du front, handicapé, auteur de « Cowboys from hell ». Il y affirmait que : « Aujourd’hui encore nos supérieurs du Pentagone continuent à déclarer qu’il est « inhumain » d’utiliser des armes chimiques et de destruction de masse en Irak, parce que « on tue des civils ». De fait nous avons utilisé et continuons à utiliser du phosphore blanc et de l’uranium appauvri. Nous sommes responsables du massacre continuel de civils irakiens »
Le Département d’Etat américain prétend, quant à lui, n’avoir utilisé l’agent chimique que dans un seul cas légal, pour illuminer les positions ennemies.
Si ces allégations contre l’armée américaine se confirmaient, le gouvernement des Etats-Unis aura réussi à utiliser des armes de destruction massives interdites, pour intervenir illégalement en Irak parce que ce pays aurait possédé des armes de destruction massive qui n’existent pas. Raisonnement et actes paradoxalement complexes qui violent non seulement le droit mais aussi la logique.
Source : Menara – Saïd Raïssi