Abou Hamza, 47 ans, ancien imam de la mosquée de Finsbury Park, connu pour ses prêches enflammés contre les juifs et les non musulmans, a été reconnu coupable de 11 des 15 chefs d’accusation retenus contre lui, notamment incitation au meurtre, utilisation de mots menaçants, excessifs ou insultants dans l’intention de susciter la haine raciale, et détention d’un document pouvant être utilisé à des fins terroristes.
L’imam barbu, borgne et manchot – il n’a pas de main – n’a montré aucune réaction particulière à l’énoncé de la peine. Son avocat, Me Edward Fitzgerald, a annoncé qu’il ferait appel.
Durant son procès, les jurés, sept hommes et cinq femmes, avaient vu et entendu neuf de ses discours, pour mieux se faire une idée de la violence de ses propos. Ils avaient également été invités à lire quelque 600 pages de transcriptions de ses prêches et discours, jusqu’à ce qu’il soit officiellement démis de ses fonctions d’imam en 2003.
Jusqu’à son arrestation en 2004, il avait continué à prêcher dans la rue. Même s’il n’a jamais été inculpé de faits terroristes, la police reste persuadée que l’imam extrémiste, Egyptien d’origine devenu Britannique par mariage en 1980 a joué un rôle dans la mouvance terroriste jusqu’à son arrestation.
De nombreuses enquêtes sur les réseaux extrémistes et les activités terroristes ont montré des liens avec la mosquée de Finsbury Park à l’époque où elle était dirigée par Abou Hamza entre 1997 et 2003, a expliqué un haut responsable de Scotland Yard sous couvert d’anonymat.
A l’issue du procès, la police a annoncé que des armes et de centaines de faux documents – passeports, cartes de crédit, carte d’identité vierges – avaient été découverts dans la mosquée par les enquêteurs en 2003, qui pourraient avoir été utilisés dans des camps d’entraînement au Royaume-Uni.
Parmi les anciens fidèles de la mosquée de Finsbury Park figuraient le Britannique Richard Reid, emprisonné à vie aux USA pour avoir voulu faire exploser un avion reliant Paris à Miami avec ses chaussures piégées en décembre 2001, et le Français Zacarias Moussaoui, dont le procès vient de s’ouvrir près de Washington pour les attentats du 11 septembre.
Romandie.