Les forces israeliennes ont délogé jeudi 150 ultra-nationalistes retranchés dans un hôtel désaffecté sur le front de mer de Goush Katif, un bloc de colonies du sud de la bande de Gaza, devenu le bastion de la campagne anti-retrait.
A titre de précaution, l’armée avait imposé un bouclage sans précédent sur les colonies de la bande de Gaza pour empêcher des activistes en provenance d’Israël et de Cisjordanie de venir prêter main forte aux squatters de l’hôtel. Cette mesure a été ensuite levée vendredi après l’évacuation des extrémistes par les militaires dans un calme relatif.
Comme le soulignent les médias, cette opération a permis de “tester” les plans mis au point par l’armée et la police pour l’évacuation des 8.000 colons de la bande de Gaza et de quatre implantations du nord de la Cisjordanie qui refuseront de partir volontairement. Selon les commentateurs, l’évacuation de l’hôtel a permis de vérifier qu’il fallait environ “neuf policiers et soldats pour chaque colon”.
Les ultras rassemblés au sein du “foyer national”, une organisation regroupant plusieurs mouvements d’extrême droite, ont également décidé de durcir leur lutte sur les routes en tentant de provoquer de gigantesques embouteillages.
Mais la police est parvenue ces derniers jours à mettre leur projet en échec. Les manifestants n’ont bloqué la circulation que de façon sporadique face à des forces de l’ordre qui ont eu la main plus lourde dans la répression.
Rasséréné, le Premier ministre israélien Ariel Sharon a réaffirmé sa détermination à appliquer son plan de retrait ainsi qu’une politique de fermeté face aux extrémistes.
“Nous ne permettrons pas à des gangs de saper les assises du pays. Nous devons agir contre eux avec une main de fer”, a-t-il proclamé.
Dans le même temps, le gouvernement a remporté un premier succès symbolique dans le dossier du retrait. Les colons juifs des implantations de Ganim et Kadim, dans le nord de la Cisjordanie, promises à l’évacuation, ont organisé ce week-end une “cérémonie d’adieu”.
Ce départ volontaire de colons est le premier à avoir lieu alors que le gouvernement tente de convaincre les colons, appelés à être évacués, d’accepter de partir en empochant des indemnités évaluées à 300.000 à 400.000 dollars par foyer.
La “cérémonie” s’est déroulée jeudi après la fermeture des jardins d’enfants des deux colonies. Douze des 22 familles de Ganim ont quitté la colonie et confié les clefs de leurs maisons à des fonctionnaires qui leur ont remis des chèques au titre de leurs indemnisations. D’autres familles de Ganim et Kadim doivent partir dans les prochaines semaines, selon la radio publique.
Sur le plan politique, les tentatives de bloquer les routes et les violences des manifestants qui se sont traduites notamment par une tentative de lynchage mercredi d’un jeune Palestinien dans la bande de Gaza ont commencé à avoir un effet boomerang sur l’opinion publique israélienne. Selon un sondage publié vendredi par le quotidien Yédiot Aharonot, le soutien au retrait est en hausse (62%) après avoir connu sérieux passage à vide ces dernières semaines.
Dans un précédent sondage publié par ce même journal le 10 juin, seuls 53% des Israéliens approuvaient le retrait.
Le niveau de soutien au retrait s’était établi à plus de 60% en mars avant de baisser dans plusieurs sondages publiés en mai et début juin.
source:lopinion