L e mouvement palestinien radical Hamas, responsable de la plupart des attentats anti-israéliens, a annoncé dimanche 1er janvier qu’il ne prolongeait pas l’accord sur une trêve de la violence, conclu en mars avec le dirigeant palestinien Mahmoud Abbas.
Le Jihad islamique et plusieurs factions armées liées au Fatah au pouvoir dans les territoires palestiniens avaient déjà déclaré samedi à quelques heures de l’expiration de la trêve des attaques contre Israël qu’ils ne la reconduiraient pas forcément en 2006.
Le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas ainsi que les médiateurs égyptiens tentent d’obtenir une prolongation du cessez-le-feu limité négocié en mars au Caire. Il a indiqué dimanche que cette décision des groupes radicaux était une grave erreur. Ceux qui parlent (…) d’un arrêt de la trêve commettent une grave erreur, a affirmé Mahmoud Abbas.
Si le Hamas a largement respecté l’accord, semblant confirmer sa volonté de devenir un parti politique, le Jihad islamique n’a jamais déposé les armes, commettant des attentats-suicides et autres attaques contre Israël ces derniers mois.
[b]Appel aux attentats-suicide[/b]Le groupe assure qu’il n’agit qu’en représailles à ce qu’il considère comme des violations israéliennes de l’accord. Il s’est contenté de réaffirmer samedi que le cessez-le-feu expirait à minuit, sans dire s’il participerait aux négociations sur sa prolongation. Au moins deux des dizaines de groupes liés au Fatah, principale composante de l’OLP (Organisation de libération de la Palestine), ont également souligné que la trêve touchait officiellement à sa fin.
Ala Sanakra, à la tête d’une branche armée du Fatah dans le camp de réfugiés de Balata, en Cisjordanie, a pour sa part exclu de reconduire le cessez-le-feu tant qu’il resterait des troupes israéliennes sur le territoire. A Gaza, les Brigades des martyrs d’Al-Aqsa, qui se réclament du Fatah, ont déclaré que les frappes israéliennes sur la ville avaient fait sauter toute trêve et appelé tous les groupes à commettre des attentats-suicides contre l’Etat hébreu.
[b]Maintien de l’ordre[/b]Autre signe des difficultés que rencontre le pouvoir palestinien dans le maintien de l’ordre dans les territoires, des individus armés réclamant du travail ont brièvement pris le contrôle d’un bâtiment de l’Autorité samedi à Deir el-Balah, une ville du centre de la Bande de Gaza. Par ailleurs, un autre groupe armé comprenant des policiers qui n’étaient pas en service a improvisé un barrage routier près de la frontière avec l’Egypte, menaçant d’empêcher les personnalités de passer pour obliger la police à arrêter les meurtriers d’un policier tué dans une dispute de famille jeudi.
Malgré les problèmes de sécurité et les querelles politiques, les autorités électorales palestiniennes ont réaffirmé samedi que les élections législatives auraient bien lieu le 25 janvier.
Des candidats du Fatah menaçaient notamment de faire annuler le scrutin en se retirant à Jérusalem, en raison, selon des responsables électoraux palestiniens, de leur place sur les listes de leur parti, plus qu’à cause de la menace d’Israël d’empêcher le vote dans la ville sainte si le Hamas se présente. Sur ce point, des émissaires américains sont attendus sur place dans la semaine pour tenter de trouver une solution.
[b]Un bâtiment de l’Onu dynamité[/b]Des Palestiniens armés ont lancé deux objets explosifs contre le club des Nations unies à Gaza tôt dimanche matin 1er janvier, selon des responsables de la sécurité palestiniens.
Selon ces responsables, cinq hommes armés ont ligoté le gardien des lieux avant de lancer les explosifs. Le gardien a été blessé et transporté à l’hôpital de la ville. Le bâtiment a été endommagé par les deux explosions. Le club des Nations unies est un endroit où les étrangers de la Bande de Gaza peuvent venir se détendre en buvant un verre. c’est le seul lieu de Gaza où est servi de l’alcool, mais il était fermé au moment de l’attaque, qui s’est produite peu après 2h00 locales (0h00GMT). Seul les étrangers sont autorisés à y pénétrer.
Selon un responsable onusien local ayant requis l’anonymat, le club est ouvert depuis une quinzaine d’années mais c’est la première fois qu’un incident de ce genre se produit.
La Bande de Gaza a été le théâtre de violences au cours des dernières semaines, du fait notamment de bandes armées qui ont pris des étrangers en otage ou ont attaqué des bâtiments gouvernementaux.
Nouvel OBS