La campagne pour la présidentielle iranienne s’est achevée jeudi matin et toute propagande est interdite jusqu’au scrutin, vendredi, a annoncé le ministère de l’Intérieur, chargé d’organiser l’élection. – Lire l’article –
C’est ce vendredi que les Iraniens doivent élire leur nouveau président. La lutte est rude entre les principaux concurrents. Certains observateurs prédisent même un second tour. Ce qui serait une première dans l’histoire de la république islamique établie en 1979.
Néanmoins, le conservateur Akbar Hachémi Rafsandjani possède un avantage sur ces rivaux. En effet, ce proche du pouvoir élu deux fois président (en 1989 et en 1993) caracole en tête des sondages. Face à ses deux principaux concurrents, l’ultra-conservateur Mohamad Baqer Qalibaf et le réformateur Mostafa Moïn, Rafsandjani avance la carte de l’expérience politique une condition, selon lui, nécessaire pour résoudre la délicate problématique de la place et du rôle de l’Iran sur la scène internationale.
M. Moïn avait dans un premier temps été disqualifié (en même temps que plus d’un millier de candidats) par l’organe ultra-conservateur qui juge de la validité des candidatures. Mais sous la pression de l’opinion publique, des observateurs internationaux et sous la menace d’un large boycotte de cette élection, le Guide suprême, l’ayatollah Ali Khamenei est intervenu pour remettre sur les rails la candidature du réformateur.
Le défi qui attend le vainqueur de ce scrutin est de taille, puisqu’il aura pour difficile tâche de concilier les aspirations d’une classe moyenne qui demande de plus en plus d’ouvertures et la préservation des valeurs sur lesquels repose la république islamique.
l’enjeu de cette présidentielle dépasse en outre largement le cadre de la nation iranienne. Les futures négociations internationales sur le dossier du nucléaire iranien dépendent de l’issue de cette présidentielle.
République islamique depuis la révolution du 1er avril 1979, l’Iran est dirigé par un régime théocratique. L’avenir du pays dépend de la lutte qui oppose les réformistes aux conservateurs. Si les premiers désirent concilier l’irrésistible vent de modernité à l’identité politique et sociale de l’Iran, les seconds tentent par contre d’empêcher tout changement dans le régime des Mollah.