Au début, il y avait quelque 200 manifestants, mais le soir ils étaient plusieurs milliers , a-t-elle indiqué la porte-parole de l’institut. Les manifestants, opposés à des réquisitions de terrains, criaient rendez-nous nos terres. Plus de 600 policiers sont intervenus, faisant usage de la violence, a-t-elle précisé. Un photographe américain indépendant, Scott Gorman, a aussi été interpellé samedi mais relâché dans la journée.
La police de Sanshangang interrogée s’est refusée à tout commentaire, renvoyant l’affaire en plus haut lieu. Des responsables de la police du comté de Nanhai, dont dépend Sanshangang, n’ont pas non plus voulu faire de déclaration.
La province du Guangdong est l’atelier de la Chine où sont fabriqués toutes sortes de produits destinés à l’exportation. Les prix fonciers y ont grimpé au cours des 20 dernières années pour faire place à des usines exploitant une main d’oeuvre bon marché.
ÉCART ENTRE PAUVRES ET CLASSES DIRIGEANTES
Parfois violentes, les actions de protestation sont de plus en plus fréquentes en Chine. La plupart sont provoquées par des réquisitions de terrains ou des abus de pouvoir des autorités locales. Le fossé qui s’est creusé entre riches et pauvres en deux décennies de forte croissance s’est aussi traduit par un large mécontentement dans le bas de l’échelle sociale. Selon des études statistiques nationales, 10% de la population concentre entre ses mains 45 % des richesses du pays tandis qu’à l’autre extrémité, les 10 % les plus pauvres s’en partagent tout juste 1,4%.
La semaine dernière, la police a arrêté 10 personnes après des émeutes de milliers de gens dans la ville de Chizhou, dans la province de l’Anhui, dans l’est de la Chine. Les violences ont été provoquées par un propriétaire de voiture qui avait frappé un cycliste pour avoir égratigné son véhicule. L’incident a pris de l’ampleur quand on a appris que l’homme était un responsable de la police ou de l’adminstration locale.
Jeudi, dans la province orientale du Zhejiang, des centaines d’habitants du village de Jianxia ont convergé vers une usine de batteries accusée d’empoisonner leurs enfants et ont retenu un millier d’ouvriers en otages.
source:lemonde