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Damas refuse que la commission d’enquête de l’Onu entende Assad

Damas justifie ce refus en expliquant que la requête des enquêteurs est contraire à la souveraineté nationale du pays, ajoute-t-on de même source, a-t-on appris de source diplomatique à Beyrouth.

Cette fin de non-recevoir devrait accentuer les pressions qu’exerce la communauté internationale sur Damas. En octobre dernier, le Conseil de sécurité de l’Onu a adopté une résolution enjoignant aux autorités syriennes de coopérer pleinement avec la commission d’enquête sous peine de mesures non spécifiées.

Une porte-parole de la commission onusienne, que dirige le procureur allemand Detlev Mehlis, s’est refusé à tout commentaire, se bornant à dire que la Syrie avait répondu à la demande des enquêteurs d’entendre le président syrien.

Mais de source diplomatique, on confirme que la réponse de Damas est négative. L’explication principale est que la Syrie estime que cette requête viole les principes de la souveraineté, ajoute-t-on.

Dans un entretien accordé à l’hebdomadaire égyptien El Osboa, le président syrien rappelle que les enquêteurs de l’Onu avaient déjà proposé de venir en Syrie à la fin de l’été pour écouter des témoins syriens, comme ils les appellent.

Ils avaient demandé à l’époque de rencontrer le président Bachar. Le président de la république a une immunité internationale, ajoute-t-il.

ASSAD DÉMENT LES ACCUSATIONS DE KHADDAM

Dans ce même entretien, Assad dément également, pour la première fois, les accusations d’Abdel Halim Khaddam, son ancien vice-président, qui soutient que le président syrien a menacé Rafic Hariri avant son assassinat.

Cet incident n’a jamais eu lieu. Le but de ces allégations est clair, c’est de lier les menaces à l’assassinat, affirme Assad. Je souhaite affirmer ici que personne n’était avec nous la dernière fois qu’Hariri et moi nous sommes rencontrés. D’où sortent donc ces accusations?, poursuit-il.

Khaddam, qui vit en exil à Paris, a affirmé la semaine dernière qu’Assad avait menacé Hariri. Assad m’a confié qu’il avait dit des mots très, très durs à Hariri (…), quelque chose comme: ‘J’écraserai tous ceux qui me désobéiront’. Le nez d’Hariri s’est mis à saigner après cette rencontre, déclarait celui qui fut, jusqu’à sa démission, en juin dernier, le plus haut membre sunnite de l’administration essentiellement alaouite au pouvoir à Damas.

Vendredi, Khaddam a été entendu pendant deux heures par le procureur Mehlis. Interrogé par le quotidien Le Monde, Khaddam se refuse à toute confidence sur cette audition.

Mais il se dit une nouvelle fois déterminé à oeuvrer à la chute du régime syrien, dont la politique erronée inflige au peuple syrien de grandes souffrances.

La décision a été prise de me tuer avant même (mes) accusations publiques contre le régime en place à Damas, poursuit l’ancien vice-président.

Plusieurs hauts responsables syriens et libanais ont été mis en cause par la commission Mehlis sur l’assassinat de Rafic Hariri, qui avait rallié le front anti-syrien au Liban, et de 22 autres personnes dans un attentat à la bombe le 14 février dernier à Beyrouth.

Damas, qui nie toute implication, a dû se retirer du Liban après 29 ans de présence militaire.

© Reuters 2006.

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