Il remplacera Hassan Rohani, un pragmatique qui, malgré des hauts et des bas, a jusqu’alors maintenu le dialogue avec les Européens sur les activités nucléaires iraniennes, soupçonnées de dissimuler un plan pour se doter de la bombe atomique. M. Larijani a résumé la position des ultra-conservateurs iraniens sur la question conflictuelle de l’enrichissement d’uranium par une formule qui a fait florès : renoncer à cette activité ultra-sensible contre la coopération nucléaire, commerciale et politique offerte par les Européens, c’est accepter d’échanger une perle contre un bonbon.
M. Rohani menait les négociations avec les Européens depuis octobre 2003 en qualité de secrétaire du Conseil suprême de la sécurité nationale. Il était de facto le dirigeant de cet organe qui réunit les plus hauts dirigeants du régime islamique autour des questions de sécurité. Selon M. Agha Mohammadi, M. Larijani, proche du Guide suprême, l’ayatollah Ali Khamenei, remplacera M. Rohani à ce poste de secrétaire du Conseil suprême. Il était jusqu’alors l’un des deux représentants du Guide au sein du Conseil suprême.
Sa nomination confirme le durcissement des positions iraniennes sur le nucléaire, coïncidant avec la prise de fonctions du président ultra-conservateur M. Ahmadinejad le 3 août.
L’Iran s’apprêtait hier à relancer les activités de conversion d’uranium, malgré la tenue, le lendemain, d’une réunion d’urgence de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) à Vienne.
Ce sont les Européens qui ont demandé la convocation de l’exécutif de l’AIEA, qui surveille depuis février 2003 le programme nucléaire de la République islamique, pour tenter de dissuader les Iraniens de reprendre la conversion. L’UE3 (Allemagne, France, Grande-Bretagne) essaie de convaincre l’Iran de renoncer à la conversion et à l’enrichissement, qui produisent le combustible pour les centrales nucléaires mais peuvent être détournées pour fabriquer la bombe atomique.
Elle offre en contrepartie une coopération nucléaire, commerciale et politique.
Les Européens ont prévenu les Iraniens que les négociations seraient rompues s’ils recommençaient à convertir et qu’ils soutiendraient un recours au Conseil de sécurité.
source:lematin