Nous appelons le ministre de la Justice Mohammad Ghafri à faire traduire en justice Abdel Halim Khaddam pour haute trahison et à prendre les mesures nécessaires à cet égard, a affirmé le président du parlement Mahmoud al-Abrache.
Cette motion a été votée lors d’une séance ordinaire du parlement syrien au cours de laquelle plusieurs députés ont accusé M. Khaddam de trahison et de corruption.
S’exprimant de Paris, où il vit depuis qu’il a démissionné de la vice-présidence en juin, Abdel-Halim Khaddam a déclaré notamment, vendredi, qu’Assad et d’autres hauts responsables syriens avaient menacé l’ex-Premier ministre libanais Rafic Hariri avant qu’il soit assassiné le 14 février dernier, dans un attentat à Beyrouth.
Outre ses propos sur l’attitude du président syrien envers Rafic Hariri, Abdel-Halim Khaddam a estimé que Damas avait commis des bévues politiques au Liban et qu’en l’absence de réformes, la corruption était à présent répandue au sein du gouvernement et la pauvreté grandissante parmi la population, dont une part importante ne peut, selon lui, plus se nourrir.
Lors des débats au parlement, les députés ont fustigé l’attitude du vice-président. En mon nom personnel et au nom du peuple, je demande aux autorités syriennes de juger Khaddam parce qu’il a porté atteinte à la dignité des Syriens et humilié des millions de Syriens, a déclaré la députée Omaima Khoudour.
D’autres députés ont demandé que M. Khaddam soit jugé pour détournement des fonds publics et corruption. Les intervenants ont aussi rappelé que M. Khaddam était l’architecte de la diplomatie syrienne et un décisionnaire concernant le Liban lorsque la Syrie y avait ses troupes déployées.
Toutes les intervenants ont voulu afficher leur soutien indéfectible au président Bachar al-Assad. Pour le représentant du courant islamiste au parlement, Mohammad Habache, M. Khaddam est la face abjecte de la vieille garde qui a fermé les forums politiques en Syrie et jeté certains de leurs membres en prison.
tsr.ch