Ce nouvel attentat intervient au moment où l’inquiétude gagne du terrain suite aux attentats perpétrés dans en Algérie et aux menaces proférées par les groupes armés de commettre des actes de violence dans divers endroits du pays.
Cette inquiétude qui s’installe intervient après les attentats meurtriers qui ont ciblé, dimanche, une patrouille de la brigade de la Gendarmerie sur la route de Takhoukht en Kabylie et la multiplication des fausses alertes à la bombe dans plusieurs villes dont Alger.
Pour tenter de rassurer l’opinion, l’aviation algérienne a mené, lundi, d’intenses bombardements des massifs forestiers en Kabylie alors que l’armée a déclenché une vaste opération de ratissage dans la forêt de Takhoukht à la recherche d’éléments armés qui paraissent avoir bien préparé l’attentat à la bombe de la veille ayant coûté la vie à sept gendarmes.
Selon le quotidien “El Watan”, une atmosphère lourde régnait sur les lieux de l’attentat, précisant que tout au long du trajet séparant cet endroit du chef-lieu des Ath Yenni et à l’entame de chaque virage, le silence pesant donnait froid dans le dos car “on peut à tout moment tomber nez à nez avec un groupe armé ou se retrouver sous une rafale de kalachnikov”.
Les bombardements, qui ont lieu durant toute la nuit et la journée qui ont suivi l’attentat de dimanche dernier, ont sérieusement perturbé le rythme de vie des habitants d’Ath Yenni, souligne le journal, qui indique que les élèves d’une école primaire ont été renvoyés chez eux à cause de la peur engendrée par le bruit des bombes lâchées par les hélicoptères de l’armée de l’air algérienne.
“Les élèves ont eu tellement peur qu’ils n’ont pas arrêté de pleurer au milieu du cours”, raconte un enseignant cité par le journal, précisant que le décès par arrêt cardiaque d’une vieille femme au village des Ath Larbaâ a été attribué à ces violents bombardements.
Des fausses alertes à la bombe ont été signalées dans divers endroits du pays, à Alger et à Constantine (431 km au sud-est d’Alger) mais celle du complexe industriel d’Arzio à Oran (432 km à l’ouest de la capitale) a provoqué une panique parmi les ouvriers et les services de sécurité en raison des matières très sensibles utilisées par ce complexe. Des équipes de la police scientifique ont fouillé le complexe avant de conclure à une fausse alerte à la bombe.
La psychose des attentas s’installe également à Alger où les algérois gardent en mémoire les actes de violences lors de la décennie du terrorisme, qui ont commencé par des attentats par intermittence avant de gagner en intensité pour embraser la majeure partie du pays.
Le directeur général de la DGSN, M. Tounsi a annoncé le déploiement de 5000 policiers supplémentaires à Alger pour renforcer les mesures de sécurité et faire face à d’éventuels actes de violence.
Le ministre de l’intérieur et des collectivités locales, M. Yazid Zerhouni a affirmé, pour sa part, que ces attentats sont l’oeuvre de groupes armés du GSPC, précisant que les services vont les traquer. Il a fait état, d’autre part, de 30 personnes tuées dont des ressortissants étrangers, en février dernier, dans des actes de violence en Algérie.
Sous le titre “Dangereuse escalade du GSPC”, le quotidien “L’Expression” évoque, mardi, une nouvelle épreuve pour la sécurité intérieure, précisant que l’assassinat de sept gendarmes lors de l’embuscade à Takhoukht “renseigne sur l’audace des groupes armés de perpétrer des attaques en plein jour”.
MAP