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1.000 médecins menacés de prison : La colère des blouses blanches

Aussi, la détérioration de la médecine dans le secteur libéral s’est-elle récemment traduite par la fermeture de plusieurs centaines de cabinets», affirme le Dr. Mohamed Naciri Bennani, président du Syndicat national des médecins du secteur libéral (SNMSL).
Si l’on en croit les médecins, le système de santé marocain serait en grave crise.

Lors d’une conférence de presse organisée à la Faculté de médecine et de pharmacie de Casablanca, les membres de la Commission nationale de coordination formée de sept organisations syndicales nationales représentant les secteurs universitaire, libéral et public, se sont élevés contre ce qu’ils ont qualifié d’inertie du Conseil de l’Ordre national des médecins et demandé sa démocratisation. Ils se sont également insurgés contre l’exercice illégal de la médecine qui a connu, selon eux, ces dernières années, une croissance exponentielle, sous toutes les formes.

Dans ce cadre, Il existe le cas «des polycliniques de la CNSS qui exercent sans autorisation légale, au vu et au su du conseil national de l’Ordre des médecins et des autorités administratives», souligne le Pr. Jalal Hassoun, secrétaire génal du Syndicat national de l’enseignement supérieur (SNEsup) et professeur à la Faculté de médecine de Casablanca. Ces formes d’exercice illégal s’ajoutent au très faible pouvoir d’achat des citoyens, et à l’absence de couverture médicale pour plus de 85% de la population marocaine.

Les syndicats nationaux représentant les secteurs universitaire, privé et public ont rappelé qu’il y a eu déjà un consensus pour la défense des intérêts des médecins à l’occasion de la Journée d’étude organisée le 22 mai 2004 dans cette même Faculté de médecine et de pharmacie de Casablanca sur l’actualité et les perspectives du Conseil national de l’Ordre des médecins.
Ils ont notamment été unanimes sur la nécessité de refonte de la loi 11-94, organisant le Conseil national de l’Ordre des médecins, en vue de moderniser et démocratiser ses instances par l’élection démocratique de tous ses membres y compris le président national et ses attributions. Ils réclament que le président de l’Ordre soit élu par ses instances et non directement nommé par le Roi.

Les médecins ont également appelé à le doter de tous les moyens matériels et moraux nécessaires qui lui permettront de faire respecter l’éthique et la déontologie de la pratique médicale. “Le gouvernement veut imposer un projet de loi modifiant l’actuel texte régissant l’ordre national des médecins.

La profession n’a pas été consultée, ce qui est anormal car nous sommes les premiers concernés!”, s’est indignée Dr. Hajiba Ayoubi, secrétaire général adjoint de la Fédération nationale de santé (UMT) et médecin chef au SIAAP Bernoussi. Elle a afjouté : “ Parce que cet Ordre n’est pas démocratique puisqu’il n’est pas représentatif, la majorité des médecins se sont retirés ”.

A noter que ce texte a déjà été adopté par le Conseil de gouvernement, le Conseil des ministres et par les deux Chambres du Parlement. Aujourd’hui, les médecins demandent un débat national sur la question. Dans ce sens, un mémorandum a été adressé, le 6 mai 2004, au Premier ministre pour qu’il entame des discussions sur le sujet. De même, une pétition a été signée par plus de 2000 médecins revendiquant une refonte du texte régissant l’Ordre national des médecins. Les participants à cette journée d’étude ont aussi été unanimes sur la nécessité de réforme du code de déontologie qui date de 1953.

Selon eux, le Conseil national de l’Ordre ne devra s’occuper que des questions d’éthique et de déontologie. Toutes les interventions des différents représentants des sept syndicats formant la commission de coordination nationale vont dans ce sens. Pour le Dr. Abdelkader Terfai, secrétaire général de la Fédération nationale de la santé (UNTM), “ le code de 1953 doit être réformé puisqu’il date de l’époque du protectorat. Il est signé par le général Guillaume. Aussi, l’Ordre des médecins doit se démocratiser, car il ne représente pas les médecins ”.

De son côté le Dr. Mustapha Chennaoui, secrétaire général du syndicat national de la santé (CDT), a indiqué que “ nous demandons l’ouverture d’un dialogue national sur toutes les questions qui touchent à la profession parce que nous n’avons pas été consultés auparavant ”. Pour sa part, le Dr. Mustapha Hajjaj, secrétaire général de la Fédération nationale de santé (UGTM), a fait savoir que “ l’avis du médecin a été complètement absent dans la prise des décisions par le gouvernement.

Et pourtant, nous n’avons cessé de demander la démocratisation du Conseil de l’Ordre pour qu’il ait son mot à dire dans le choix de son président national. Le Dr. Mustapha Lkhou, secrétaire général du syndicat national de santé (FDT) a jugé caduque la loi 11/94 et le code 1953, car ils ne sont plus compatibles avec la situation professionnelle et matérielle du médecin.

Si le gouvernement ne répond pas à leurs doléances par l’ouverture d’un dialogue national sur toutes les questions en suspens, les médecins privés, publics et universitaires menacent d’utiliser un autre moyen d’expression : le débrayage.
source:lematin

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