L’ONG sahraouie, à l’origine de la plainte déposée récemment auprès de la Justice espagnole contre le représentant du Polisario à Madrid, Brahim Ghali, aujourd’hui en fuite en Algérie, a demandé dans cette lettre à l’organisme onusien, qui supervise cette opération, d’ouvrir une enquête au sujet des personnes bénéficiaires et d’exclure les tortionnaires des prochains voyages en provenance de Tindouf. L’Association cite, parmi les geôliers ayant bénéficié de cette mission humanitaire, les dénommés Ada Ould Ibrahim Ould Hmim, Al Khalil Ahmed et Maârouf Ould El Bachir Ould Abidine. Ce dernier, qui est tristement célèbre pour son passé sanguinaire, est également connu pour avoir servi dans les rangs des services des renseignements du Polisario. «Nous avons constaté dès le départ de l’opération l’existence, sur la liste des bénéficiaires, des noms de personnes ayant des rapports avec les renseignements militaires du Polisario et de l’Algérie. Ces personnes avaient été infiltrées par le front dans le but de contrôler le mouvement des familles sahraouies en provenance de Tindouf et, peut-être, se livrer à d’autres pratiques louches destinées à déstabiliser les provinces du Sud à travers des orientations destinées à des activistes de l’intérieur à la solde du Polisario», a relevé Mohamed Talib, membre du Conseil Royal consultatif pour les affaires sahariennes (CORCAS). «Ce qui est regrettable, c’est de constater que le Polisario essaye d’exploiter cette opération humanitaire à des fins politiciennes gratuites et étroites», déplore M. Talib. «Autant nous restons attachés à la poursuite de cette opération, autant nous dénonçons son détournement par le Polisario, ce qui poussera regrettablement à remettre en question les mesures de confiance installées par le HCR qui supervise cette opération», ajoute M. Talib. Même son de cloche relevé chez le président de l’Association des portés disparus au Polisario (Voir entretien ci-dessous). «Il est étrange de constater que, parmi les bénéficiaires, se trouvent des personnes qui ont endeuillé des familles sahraouies», a dénoncé M. Aguai. Dans le même registre, le premier responsable de l’APDP rappelle que son ONG avait déjà attiré l’attention des Nations unies sur l’existence de tortionnaires parmi la délégation du Polisario aux négociations de Manhasset, dont notamment Al Bachir Sghaïr, connu pour ses douteuses connexions avec les renseignements militaires algériens.
Maintenant, surgit la question : Comment des personnes qui ont encore du sang sur les mains peuvent se permettre de négocier aujourd’hui la paix et bénéficier des droits de l’Homme qu’ils ont toujours adoré abhorrer ?
M’Hamed Hamrouch
Aujourdhui.ma