C’était le lundi 4 mai. Au cours de l’après-midi, le propriétaire d’une station-service au quartier Tabriquet à Salé s’est dirigé, à bord de sa voiture, vers une agence bancaire située au même quartier. Pas loin de celle-ci, il a garé sa voiture. Quand il s’est apprêté à descendre, quatre individus se sont calmement dirigés vers lui. Une fois face-à-face, le propriétaire de la station d’essence n’a pas su à quel saint se vouer. Pourquoi ? Armé d’un sabre, l’un du quatuor lui a asséné un coup au niveau de sa main dans laquelle il tenait un sac que les trois autres lui ont arraché. À ce moment, deux policiers, qui effectuaient une ronde routinière à bord de leurs motos, se sont rendus compte de l’agression. Ils ont aussitôt réagi en tentant d’intervenir pour empêcher le quatuor de prendre la fuite. Seulement, les voyous sont montés dans une Mercedes.
Rapidement, un des limiers a brandi son revolver. Le chauffeur de la Mercedes a démarré à grande vitesse. L’un des deux limiers n’avait pas le choix, il a brandi son revolver et a tiré une première balle, puis une deuxième. Mais en vain. Les assaillants ont effectivement pris la fuite. Le propriétaire de la station d’essence a été évacué vers l’hôpital et une enquête a été diligentée. Entre-temps, une Mercedes a été retrouvée calcinée à Bouknadel. Les enquêteurs s’y sont déplacés pour s’assurer qu’il s’agit de la voiture à bord de laquelle les quatre assaillants ont pris la fuite. Ils ont constaté que ses plaques minéralogiques portent une immatriculation étrangère, qu’elle ne dispose que d’un seul siège, celui du chauffeur et ils ont ensuite déduit qu’elle appartiendrait à un contrebandier, qu’elle aurait été calcinée pour maquiller un acte louche. Son propriétaire a été identifié et interpellé. Celui-ci, contrebandier, a affirmé aux enquêteurs l’avoir mise à la disposition de son ami Younes, repris de justice. Interpellé, Younes a affirmé aux enquêteurs avoir été contacté par les membres de la bande pour l’aviser qu’il doit participer à une agression ciblant le propriétaire d’une station d’essence. Il leur a avoué que la bande avait rencontré, il y a un mois, un membre de la famille du propriétaire de la station d’essence qui n’a pas hésité à leur révéler tout son agenda hebdomadaire et ses déplacements quotidiens.
Lundi 4 mai, ils sont passés à l’acte avant de prendre la fuite et calciner la voiture. Après achèvement de l’enquête, les limiers qui ont procédé à la reconstitution du crime, samedi dernier, ont traduit sept mis en causes, âgés entre 28 et 40 ans, dimanche dernier, devant la Cour d’appel.
Abderrafii ALOUMLIKI
Aujourdhui.ma