Sans tarder, les enquêteurs embarquent à bord d’une estafette et se rendent au quartier en question. L’appartement est rapidement localisé. Le chef de la brigade frappe à la porte qui tarde à s’ouvrir. C’est une jeune fille qui apparaît aux policiers.
« Police ! », annonce l’officier, prêt à se précipiter à l’intérieur de l’appartement pour surprendre les membres du réseau en flagrant-délit et les empêcher de s’enfuir par la fenêtre ou l’escalier de secours.
« Que personne ne bouge ni ne touche rien ! », ordonne l’officier soutenu par cinq autre policiers.
Cinq personnes se trouvent à l’intérieur de l’appartement. Sont-ils tous des faussaires ? Les enquêteurs doivent attendre, pour s’en assurer, de les conduire au commissariat et de les interroger.
Pour le moment, la brigade de police se livre à la perquisition de l’appartement. Celle-ci aboutit à la saisie de plusieurs dizaines de documents officiels, entre autres des faux passeports marocains avec photos et identités falsifiées, des faux passeports allemands vierges, des cartes de séjour portugaises falsifiées, de fausses fiches anthropométriques et de faux cachets de la police des frontières, des consulats, des ambassades, des arrondissements urbains et d’autres établissements publics. À qui appartient ce lot impressionnant de faux documents officiels et de cachets ? Chacune des cinq personnes dont la jeune fille, âgée de vingt-quatre ans, tente de se disculper en expliquant qu’elle n’en a pas la moindre idée.
La perquisition révèle également la présence d’un PC, d’un scanner, d’une imprimante et d’un photocopieur. Il s’agit là de l’équipement informatique grâce auquel le gang confectionnait des faux passeports, des visas entre autres documents.
Les cinq membres du réseau sont donc conduits au commissariat et soumis à des interrogatoires serrés. Ils finissent par se mettre à table.
Younès, l’un des hommes et Noura la jeune fille sont les cerveaux du gang. Ce duo qui maîtrisait l’informatique se chargeait de la falsification des différents documents qu’ils vendaient à des tarifs allant jusqu’à cinquante mille dirhams.
Les trois autres membres de la bande appréhendés par la police n’étaient que des rabatteurs chargés d’identifier des candidats à l’émigration clandestine, moyennant une commission.
Six autres rabatteurs étaient employés par le gang.
Ils sont actuellement recherchés par la police judiciaire de Tanger. Celle-ci a traduit les deux faussaires et les trois rabatteurs devant la chambre criminelle près la Cour d’appel de Tanger.
Ils sont poursuivis pour constitution d’une bande de malfaiteurs, falsification de documents officiels, usage de faux, escroquerie et constitution de bande criminelle, faux et usage de faux dans des documents officiels et immigration clandestine.
Abderrafii ALOUMLIKI
Aujourdhui.ma