Les négociations directes d’abord : le Maroc ne s’y est jamais opposé, d’autant plus qu’il estime que l’Algérie constitue, à plus d’un titre, ce que les diplomates, dans leurs finauderies langagières, appellent «l’autre partie». Or celle-ci, plutôt que de venir à visage découvert, affichant ses ambitions ouvertement et se découvrant enfin aux regards de la communauté internationale, préfère se dissimuler derrière le paravent du polisario qui n’a aucun statut, ni celui d’un Etat, ni celui d’un peuple aux critères reconnus mais simplement celui d’un mouvement à sa dévotion.
Il y a là à la fois vice de fond et de forme, un manquement cavalier à la déontologie juridique de l’Onu. Si négociations directes il devrait y avoir, c’est bel et bien entre le Maroc et l’Algérie, deux Etats des Nations unies.
Encore que le Royaume du Maroc cherche désespérément l’interlocuteur idoine et quand bien même le polisario, créature fantoche, lui serait opposable, notre pays ne cesse de passer les signaux à qui veut l’entendre, derrière ce rideau de fumée, pour dire avec obstination sa volonté de promouvoir cette « solution politique mutuellement acceptable » au conflit du Sahara.
Elle est la seule, nous n’allons pas gloser de nouveau là dessus et les dirigeants algériens comme les Marocains savent aujourd’hui qu’elle incarne le processus dynamique préservant à chacun la dignité et le statut respectable souhaités.
Le projet marocain s’inscrit dans la durée et la démocratie. Il suscite l’adhésion, y compris chez les sceptiques et les récalcitrants, pour ne pas dire les adversaires du Maroc. Quant au fumeux plan du polisario, qui reprend ni plus ni moins les termes de celui de James Baker, enterré de sa belle mort par l’Onu, il n’y a qu’à voir la réaction du même Peter Van Walsum : «J’ignorais l’existence de ce plan» !…
LE MATIN