Tant et si bien que la police finit par débarquer et entreprend de faire la lumière sur toute l’affaire. Abdelaziz est-il réellement un escroc ? Le permis de confiance que brandit Mohamed est-il falsifié ? Saïd est-il un intermédiaire ou seulement un témoin ?
Les policiers embarquent les trois jeunes hommes dans un fourgon, direction l’arrondissement de police. A l’issue d’un premier interrogatoire, ils sont remis entre les mains de la police judiciaire de Casablanca qui se charge de tirer l’affaire au clair.
Le premier à être démasqué est Saïd, qui est confondu par l’opération de pointage au terminal central. Saïd ne pourra pas plus longtemps prétendre qu’il n’est qu’un témoin de l’altercation ; il s’avère qu’il est recherché par la police de Hay Mohammedi-Aïn Sebaâ, à Casablanca pour émission de chèques sans provision. Saïd sera donc détenu préventivement.
Vient le tour de Mohamed. Ce dernier déclare avoir fait la connaissance d’un certain Mounir avec lequel il partageait de temps en temps un tasse de café. Au fil du temps, ce Mounir lui a confié avoir un ami qui pourrait lui faciliter l’obtention un permis de confiance contre la somme de quatre mille dirhams. Mohamed demande aussitôt à rencontrer cet ami. Mais Mounir lui demande de patienter quelques jours : «Mon ami est préoccupé par plusieurs autres affaires…»
Quelques jours plus tard, Mounir se présente au café accompagné d’un jeune homme très élégant qu’il présente à Mohamed : «Voilà Abdelaziz dont je t’ai parlé, il y a quelques jours à propos du permis de confiance…» Abdelaziz demande à Mohamed de préparer pour le lendemain un dossier administratif avec une somme de 4000 dirhams. En l’assurant que le surlendemain il lui remettra son permis.
Un permis de confiance en quarante-huit heures ? Étranges ! Mais Mohamed est pris dans les filets de l’escroc, plus moyen pour lui de raisonner.
Le lendemain, Mohamed arrive avant l’heure du rendez-vous. Il attend avec impatience Abdelaziz qui finit par se présenter en compagnie de Saïd. Mounir n’est pas avec eux. Mohamed se demande un instant pourquoi mais la perspective de recevoir son permis de confiance lui fait vite négliger cette question.
Abdelaziz remet à Mohamed le permis de confiance tant convoité. Mais il suffit à Mohamed d’y jeter un coup d’œil pour se rendre compte que le document est faux. Aussitôt il se jette sur Abdelaziz. La suite, les policiers l’ont constatée en débarquant au café…Abdelaziz se met à table. Il avoue avoir arnaqué, en plus de Mohamed, de nombreuses autres victimes auxquelles il a vendu de faux permis de confiance, de faux contrats de travail, de fausses factures etc. contre des sommes allant de deux cents à quatre mille dirhams selon l’importance du document. «Mais je ne suis pas le faussaire…», avoue-t-il enfin. Et Abdelaziz de lâcher le nom d’un certain Abdelilah, technicien et gérant d’un cyber, qui scannait et imprimait les faux documents.
Les faussaires ont fini devant la chambre correctionnelle près le tribunal de première instance de Casablanca. Quant à Mohamed, il n’est pas près d’oublier le jour où il s’est rendu compte que pour obtenir un permis de confiance et avoir le droit de conduire un taxi, il vaut encore mieux passer l’examen.
Abderrafii ALOUMLIKI