Mais encore, ils sont souvent acculés à garer leurs véhicules très loin de leur lieu de travail et la destination qui a suscité leur déplacement. Mais qu’importe, se disent dans leur for intérieur les automobilistes, le calvaire est fini et après tout, en prenant la chose avec philosophie, une petite marche n’a jamais fait de mal à personne. Au contraire, que du bien.
Un véritable imbroglio que les automobilistes casablancais en font chaque jour les frais depuis que Casablanca est devenue ce qu’elle est aujourd’hui.
Une métropole où la mobilité est des plus abracadabrante et des plus réduite.
Une enquête réalisée sur le sujet par la commission transport de la région du Grand Casablanca montre à ce propos que le temps moyen de recherche d’une place est de huit minutes. Et encore, avec un stationnement à une centaine de mètres de la destination.
Et pourtant, ce n’est pas la place qui manque : la superficie du centre de la ville est de 411 hectares. Elle est déclinée en offre sur voirie avec 16.784 places, dont 12.588 gratuites et 2.518 payantes, selon la même source qui indique que les places réservées aux taxis sont au nombre de 1.513. La densité des places de stationnement est de 41 places par hectare.
Conclusion : La problématique du stationnement ne se résume pas en terme d’espace, mais renvoie plutôt et surtout à une question de gestion des superficies existantes. D’où la responsabilité des gestionnaires de la chose locale, Elus et Autorités publiques, lesquels, conscients sans doute de l’acuité alarmante de ce problème, semblent toujours impuissants à y remédier.
Responsabilité des automobilistes
C’est aussi la responsabilité des automobilistes eux-mêmes car le recours exclusif à la voiture particulière pour se déplacer est pour beaucoup dans l’engorgement cauchemardesque des parkings, des avenues, boulevards et même les ruelles les plus étroites.
Et pour cause, nombre parmi eux sollicitent leur véhicule à tout vent, pour n’importe quelle course à faire alors qu’il serait de bonne conduite comme il est le cas sous d’autres cieux de recourir à d’autres moyens de mobilité, la bicyclette par exemple ou encore les moyens de transport urbain.
Quoique sur ce dernier registre, la situation n’est guère encourageante au vu de l’état d’inconfort et d’insuffisance de la flotte des bus qui ne dépasse guère les 1000 pour une métropole de plus de 4 millions d’habitants.
Reste aussi à évoquer un comportement qui contribue à l’exacerbation de la problématique du stationnement, c’est celui bien évidement des gardiens de voitures. Et les gardiens, on en trouve de toutes les couleurs, des deux sexes et même des enfants, un peu partout à Casablanca. Ils sont tellement nombreux qu’il ne serait pas étonnant de croiser trois ou quatre gardiens dans une même ruelle.
Au sujet des gardiens, tous les automobilistes vous diront des mûres et des pas vertes. Ils se plainent souvent de la gourmandise et parfois de l’harcèlement des gardiens qui demandent encore plus. Et pourtant, le prix de cette besogne est fixé à 2 dirhams par une commission siégeant à la Wilaya du Grand Casablanca. En clair, les gardiens qui osent demander plus sont dans l’irrégularité.
Cependant, ladite commission ne peut sévir qu’en connaissance de cause, à la suite des plaintes des citoyens. Mais il se trouve que cette commission reste pour le moment condamnée au chômage technique. Pour la simple raison que son existence reste quasiment ignorée des citoyens.
Mais quand bien même les réclamations fusent et que la commission sévisse, il n’en demeure pas moins que le problème du stationnement reste entier.
A moins que les gestionnaires de la chose locale en font sérieusement leur cheval de bataille en procédant au plus vite à une réorganisation conséquente et une gestion performante des zones dédiées au stationnement. Et pourquoi pas en créer d’autres là où il en manque.
En attendant, les automobilistes n’ont qu’à prendre leur mal en patience et essayer de temps à autre de se passer de la voiture.
menara.ma