Au nord comme au sud de la Méditerranée, devenue le vaste tombeau de nombreux naufragés économiques, les politiques, lorsqu’ils s’intéressent à la question, l’abordent sans s’attaquer au fond.
L’Europe, tout comme le Maroc, tout deux concernés par une hémorragie migratoire particulièrement désastreuse ces dernières années, n’appréhende le sujet que dans sa dimension sécuritaire, occultant ainsi la nécessité de répondre au défi humain de la tragédie.
Interpellé par l’absence d’une réponse institutionnelle à ce problème, des acteurs de la société civile marocaine ont décidé d’agir.
Il en est ainsi des « Amis et familles des victimes de l’immigration clandestine » (Afvic) qui dénonce d’une part l’Europe « soucieuse de défense des droits de l’Homme, transformée en forteresse », qui « conditionne tout aide au développement à « des gestes de bonne volonté » de la part des pays de transit » et d’autre part les autorités marocaines qui, « se retrouv(ant) seul(es) à gérer le drame de milliers de personnes », optent pour une « riposte répressive ».
L’ Afvic travaille depuis quelques années sur le volet humanitaire et droit humain de l’immigration. L’association a dénoncé « les conditions de vie, la répression et les violations des droits de l’Homme, consécutives aux pressions européennes, dont sont victimes des milliers de personnes coupables d’aspirer à une vie meilleure ».
Avec le soutien d’associations étrangères (France et Etats-Unis) l’Afevic a lancé le programme Migraction « pour le soutien des ONG oeuvrant dans le domaine des droits de migrants en vue de créer une synergie nationale capable de faire accéder les migrants à leurs droits les plus fondamentaux garantis par les conventions et les traités internationaux. »
Pour parvenir à ces objectifs, un centre d’écoute « SOS migrant » a été mis en place. Les candidats à l’immigration se retrouvant dans une situation critique peuvent contacter le 023 49 23 49 pour rapporter toute opération d’arrestation ou de refoulement, pour obtenir des conseils juridiques et administratifs, pour solliciter une assistance médicale, pour contacter sa famille ou tout simplement pour discuter de sa situation.
S.R
Menara