Egalement, la décision prise par le juge de désigner en même temps que le prononcé du jugement, une mission de trois experts en vue de réaliser une expertise, reste une énigme.
D’ailleurs, la mission des trois experts n’a toujours pas commencé. Destinée à évaluer le préjudice subi par la ville de Casablanca dans le projet en question, ce genre de mission est généralement demandé en amont du prononcé du jugement ! «Le verdict doit en toute logique être basé sur le résultat de l’expertise», explique un avocat de la place.
Cependant, et selon son entourage proche, M. Slimani, 65 ans, se dit optimiste et garde «entièrement confiance dans la justice de son pays». Il est à rappeler que les poursuites contre Abdelmoughit Slimani ont été déclenchées suite à une plainte déposée par l’homme d’affaires suisse M. Lovatt.
L’homme pieux et croyant qu’est mon père accepte son sort peu enviable, mais il est malade, indique son fils Othman. En effet, M. Slimani est diabétique et ne s’accroche qu’à un seul espoir : celui de voir son cauchemar qui dure depuis deux ans environ prendre fin en ce mois de recueillement et de pardon, tient à préciser Othman Slimani afin que son père puisse retrouver, enfin, sa famille qui vit cette détention comme un drame. Et le fils de s’interroger dans un soupir, le regard plein d’émotion : La liberté provisoire pour mon père serait-ce trop demander ?
En effet, l’ex-président de la communauté urbaine de Casablanca est l’un des rares accusés des procès en cours à comparaître en état de détention alors même qu’il est connu, possède une adresse et n’est pas le genre à fuir son pays comme l’ont fait certains , précise le fils Slimani.
Sur le fond de l’affaire, qu’est-il reproché à Abdelmoughit Slimani ? Ni détournement de fonds, ni malversations, ni abus de pouvoir, ni falsifications de documents ( ces chefs d’accusation n’ont pas été retenus à son encontre en première instance).
Seule la charge de mauvaise gestion dans le projet Ouled Ziane fut prise en compte. C’est l’un des projets immobiliers les plus importants qu’une commune marocaine ait jamais réalisé, explique toutefois un ex-élu de la capitale économique et ami de la famille Slimani. Et puis, les copropriétaires bien logés ne se sont jamais plaints de rien .
Selon son fils, Abdelmoughit Slimani, homme discipliné et fidèle, ne veut pas être un lampiste ou la victime collatérale de ceux qui ont choisi l’exil doré pour dénigrer lâchement leur pays et ses institutions.
Bensalem Fennassi
LE MATIN