En outre, les équipements pédagogiques dans les ateliers, les laboratoires et les salles spécialisées sont en majorité obsolètes. Le matériel informatique des salles spécialisées s’avère dépassé. Le matériel de reproduction est en majorité défaillant.
Tout cela n’est autre que le constat des responsables du ministère de l’Education nationale dans un rapport intitulé «Développement de l’enseignement secondaire technique, plan d’action 2005/2009». Ajoutons à ces problèmes l’inadéquation entre la répartition des filières de l’enseignement technique et celles de l’enseignement supérieur.
Les branches enseignées ne répondent pas aux besoins du marché de l’emploi. Même l’orientation reste faible.
Aussi, est-il on ne peut plus important de changer cette réalité décevante. Notre pays a besoin d’un enseignement technique innovant et de plus de lauréats. Aujourd’hui, 5 % seulement de l’effectif des lycéens suit des études techniques.
Certes, on note un accroissement annuel du nombre des élèves scolarisés au fil du temps. Rien qu’en cette année, on enregistre 1222 élèves de plus. Mais cela reste en dessous des aspirations. Cette situation est appelée à être modifiée dans les années à venir. Les responsables en sont conscients.
L’on est déterminé à élaborer une nouvelle stratégie de développement de ce genre d’enseignement. Le plan d’action du ministère de l’Education nationale de 2005/2009 stipule le renforcement des capacités d’accueil, l’appui pédagogique, l’élargissement des débouchés des bacheliers de l’enseignement technique et le développement de partenariats.
Il faut, en fait, adapter l’enseignement à l’environnement socio-économique du Maroc. A l’horizon de l’année scolaire 2008-2009, on veut assurer un accroissement annuel du total des effectifs scolarisés passant ainsi de 27.714 élèves en 2004 à 88.000 élèves en 2009. La part des élèves scolarisés dans l’enseignement technique entre 2004 et 2009 doit augmenter de 5 à 10 %.
On ne peut pas réaliser cet objectif sans la réhabilitation des lycées existants, l’extension du réseau d’établissements d’enseignement technique et la généralisation des salles spécialisées de technologie industrielle dans les collèges.
Cette année, on a ajouté six nouvelles classes, portant le nombre total des classes à 1116 (tronc commun : 337, première année baccalauréat : 375 et deuxième année baccalauréat : 404). L’économie – gestion reste la branche la plus prisée par les élèves avec un taux de 46,37 % suivie par l’électricité (8,75 %), l’agronomie (1,31 %), la chimie (0,74 %) et l’ingénierie civile (2,02) sont les moins choisies.
C’est en développant certaines notions et en rendant l’établissement apte à interagir avec son environnement qu’on peut prendre les choses en main aux niveaux pédagogique, administratif et financier. On doit s’intéresser beaucoup plus aux conditions de logement et de restauration des élèves de l’enseignement technique et sensibiliser les décideurs des Académies pour prévoir un budget pour le financement ; chose qui a été faite cette année.
La première mesure à prendre est de changer le système d’orientation. Bon nombre d’élèves sont mal orientés ou ne le sont pas du tout. De ce fait, leur choix n’est pas pertinent. La Charte nationale de l’éducation et de la formation stipule que les deux tiers des élèves doivent être orientés vers les branches techniques et scientifiques.
Jusqu’à présent, on est loin de cette recommandation. Cela est dû en particulier au manque d’information et à la difficulté que rencontrent les bacheliers (branche technique) lorsqu’ils veulent accéder à des secteurs de leur spécialité pendant leurs études supérieures.
Par ailleurs, il s’avère on ne peut plus important de prendre des mesures relatives aux ressources humaines, notamment en formant le personnel et en faisant participer les enseignants dans l’opération d’orientation.
La promotion de l’enseignement technique nécessite une recette financière importante pour pouvoir équiper les établissements et recruter le personnel adéquat. Une promotion qui restera insuffisante sans un partenariat avec les acteurs du secteur économique et social.
D’après les spécialistes, le système éducatif de notre pays ne sera promu que par l’enseignement technique. Si celui-ci arrive à occuper sa place, la vraie, tout le système va suivre.
Lematin.