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Salé : violée entre deux tombes

La vieille femme finit par dire ce qui la tourmente autant.
«Ma petite fille a été violée…», confie-t-elle au policier dans un sanglot.
La fille, pendant ce temps, continue à fixer sa mère en silence. Le policier se demande si c’est elle la victime du viol ? La réponse ne tarde pas à se faire jour :
«C’est elle la victime, cette petite fille qui m’accompagne, mais elle ne connaît pas son violeur…», gémit la mère.
La fillette, qui garde les yeux fixés sur sa mère, est alors interpellée en douceur par l’officier qui lui demande : «Raconte-moi, ma fille, ce qui t’est arrivé… Tous les détails sont importants, essaie de ne rien oublier».
L’intervention du policier fait son effet. Soudain, comme si les images du viol refaisaient surface dans son esprit, la gamine fond en larmes et se dispose à tout raconter. L’officier l’encourage : «Celui qui t’a fait ça sera châtié, ma fille, mais il faut que tu nous aides à l’arrêter».
Cette promesse d’un châtiment implacable fait son effet. La fillette cesse de sangloter et raconte le calvaire qu’elle a enduré.
Il était 20 heures passées. Elle sortait de chez elle, une maison du quartier Daya, pour faire une course à la demande de sa mère. L’éclairage public était insuffisant, mais elle se sentait en sécurité dans son quartier. À mi-chemin, elle fut surprise par un homme qui posa sa main sur son épaule. Que voulait-il d’elle ? Elle n’en savait rien. Mais il s’agissait d’un homme âgé, qui aurait pu être son père, comment aurait-elle pu se méfier ? Elle lui répondit donc par un sourire.
C’est alors que de son autre main l’homme s’empara d’un couteau qu’il tenait caché sous ses vêtements et le brandit devant ses yeux. Stupéfaite, terrorisée, la fillette ne parvint même pas à crier. Profitant de la situation, l’homme précisa sa menace : «Un cri, un geste, tu seras morte».
Craignant d’y laisser la vie, la fillette se soumit. L’empoignant par le bras, l’homme l’entraîna à sa suite. Un kilomètre plus loin, les voici tous les deux au cimetière Sidi Daoui.
Sans le moindre respect pour les morts reposant dans leurs tombes, l’homme oblige la fillette à relever sa jupe, à retirer ses dessous et à s’allonger sur le sol. Puis il accomplit son forfait, sourd aux pleurs de sa victime.
Son désir assouvi, l’homme abandonne sa victime entre les tombes et disparaît dans l’obscurité. Quant à la gamine, elle finit par se relever et reprendre le chemin vers chez-soi. A la terreur qu’elle a éprouvée, à l’humiliation et à la douleur physique, s’ajoute en elle la honte de devoir raconter tout cela à sa mère…
Devant les policiers, elle décrira en détail son violeur. Le réseau d’indicateurs de la police entre aussitôt en action. Vingt-quatre heures plus tard, l’enquête porte ses fruits: l’auteur du viol est identifié, localisé et finalement arrêté.
Bien entendu, le violeur commence par nier. Mais lorsque les policiers organisent une confrontation et le mettent en présence de la fillette, l’homme craque : il prend connaissance de son forfait et s’effondre devant les enquêteurs et sa victime, signant ainsi le plus explicite des aveux. Lorsqu’il reprend ses esprits, il fait même cet aveu accablant : «Lorsque je me suis retourné chez moi, j’ai pris une douche avant de m’endormir». Mais pourquoi, insistent les policiers, a-t-il choisi une fillette mineure ? Serait-il pédophile ?
«Non, mais j’avais beaucoup bu et j’étais ivre au point de ne voir en cette fillette qu’une femelle bonne à posséder», répond-il, toute «honte bue».
Son état d’ébriété lui permettra-t-il de prétendre à une quelconque indulgence du tribunal ? Sans aucun doute, non.

Abderrafii ALOUMLIKI
Aujourdhui.ma

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