Cette résolution (1783), qui fait référence aux «efforts déployés» par le Maroc depuis 2006, et à son initiative pour la négociation d’un statut d’autonomie au Sahara, balaye d’un revers de main la pseudo-proposition présentée par le Polisario. «Le Conseil de sécurité ne considère comme crédible que la proposition marocaine», a expliqué le ministre Khalid Naciri, qui a réitéré «la disposition du Royaume à poursuivre les négociations sur la base de l’offre marocaine». Dans sa nouvelle résolution, appuyée sur le rapport présenté par le SG des Nations unies, Ban ki-moon, le Conseil de sécurité a appelé à engager des «négociations substantielles» entre les parties, en tenant compte des «développements survenus ces derniers mois». «Le Maroc a apporté un élément nouveau, il est sur la table », a certifié, lors de sa visite au Maroc, Nicolas Sarkozy, président de la France, qui, avec d’autres pays influents comme les Etats-Unis et l’Espagne, ont salué le «sérieux» et la «crédibilité» des efforts du Maroc pour trouver une solution politique au conflit. L’Afrique du Sud, qui pariait vainement sur un «effritement» du soutien apporté à la proposition marocaine, s’est retrouvée encore une fois devant cette évidence : la pseudo-proposition présentée par le Polisario n’apporte aucun élément nouveau qui puisse faire avancer le processus de négociations, sinon son attachement au défunt «Plan de règlement» auquel plus personne ne croit. Mais cette vérité, à la limite de l’évidence, l’ambassadeur permanent de l’Afrique du Sud, Dumisani Kumalo, ne l’a pas entendu de cette oreille. Las, il a puisé dans le registre «émotif» pour livrer sa réaction. «Nous sommes étonnés par les tentatives inlassables de certains membres de ce Conseil de tenter de qualifier l’Initiative marocaine d’effort sérieux et crédible pour avancer vers un règlement», s’est-il irrité, dans un élan qui en dit long sur les signes de nervosité que commencent à donner plus nettement les adversaires de l’intégrité territoriale du Royaume, avec à leur tête l’Algérie. Cette réaction résume l’état d’esprit dans lequel se trouve ce maillon faible aujourd’hui plus que tout autre isolé sur la scène internationale, en raison de son acharnement à contrarier une solution politique négociée. La résolution 1783 résonne, de l’avis d’un spécialiste du dossier du Sahara, comme un nouveau «cinglant revers» aux partisans du statu quo, appelés à prendre acte de l’impatience de la communauté internationale de voir tourner la page d’un contentieux hérité de la guerre froide pour ouvrir une autre tournée vers l’avenir. Le cadre du troisième round des négociations, dont la date reste à préciser, est ainsi tracé par le Conseil de sécurité, qui a décidé, conformément à la dernière recommandation du SG de l’ONU, de proroger de six nouveaux mois le mandat de la Minurso. Le Conseil invite, par ailleurs, M. Ban Ki-moon à lui présenter «avant le 31 janvier 2008 un rapport sur l’état d’avancement des négociations». Une nouvelle occasion est offerte à la partie adverse afin de mieux saisir l’enjeu de l’offre marocaine.
M’Hamed Hamrouch
Aujourdhui.ma