La vague de retour des Marocains, séquestrés bon gré mal gré aux camps de Tindouf, à la mère-patrie se fait de plus en plus massive. Après Hammati Rabani, ancien haut cadre au sein du polisario, qui a récemment rallié le Royaume, trois nouveaux cadres de la bande à Abdelaziz viennent également de regagner leur pays. Bravant tous les obstacles que les militaires tant des mercenaires que de leurs tuteurs, les Algériens, El Haj Abdellah Ould Abdelkader Ould Rabani, Mohamed Abdellahi Ould Mohamed El Mostapha Rabani et Ahmed Ould Mohamed Abderrahman Cheikh Abdelaziz Rabani ont réussi, jeudi, à déjouer pièges et peines et atteindre leur pays. On l’aura compris, il s’agit de personnes avec lesquelles M. Hammati a des liens de parenté. C’est dire que ce dernier avait raison de taire le chemin emprunté et la manière avec laquelle il a réussi à rejoindre le Maroc. « D’autres vont me suivre, c’est pour cela que je ne vous dirais pas davantage sur ce point », avait-il déclaré lors d’une précédente conférence de presse. Il faut dire que la manière compte moins que le désir de rentrer au pays et la joie de retrouver son pays et les siens.
Un sentiment que les trois « évadés », doivent partager. A commencer par El Haj Abdellah Ould Abdelkader, lui qui, né en 1970 à Aousserd, était journaliste à la radio du polisario, après des études à Nouakchott où il a obtenu le diplôme du baccalauréat es-lettres. Mohamed Abdellahi est, lui, né à Bir Guendouz en 1958 et il exerçait la fonction d’avocat. Il est détenteur d’une maîtrise en droit. Ahmed Ould Mohamed Abderrahman est, quant à lui, né en 1967 à Dakhla et il est détenteur d’une licence en langue espagnole. Il exerçait la profession de traducteur.
Si les trois hommes ont réussi à s’échapper des camps de Tindouf, force est d’avoir une pensée pour tous ceux qui ne rêvent que de pouvoir rallier leur pays, plus particulièrement les femmes, sans pouvoir le faire. Force est également de donner écho à l’appel de Hammati Rabani à l’adresse de la communauté internationale pour que celle-ci intervienne en vue de la levée du siège imposé aux Marocains séquestrés dans les camps de Tindouf. Un siège doublé d’une véritable tragédie humaine. Dans une interview publiée samedi par le confrère «Rissalat Al Oumma», Hammati Rabani a affirmé que «70 % des femmes sahraouies enceintes séquestrées souffrent d’anémie et la majorité d’entre-elles sont victimes de viol de la part de hauts responsables du polisario, qui procèdent à la déportation de leurs enfants vers Cuba».
Une situation à laquelle s’ajoutent bien d’autres et qui expliquent en grande partie les soulèvements qui ne cessent de s’agrandir dans les camps de la honte. Un mouvement que le polisario et la gente militaire algérienne tendent à étouffer par tous les moyens. Niant le fait même que des soulèvements aient lieu dans les camps dans un premier temps, les dirigeants du polisario changent désormais de tactique. Au mensonge vient de se substituer la propagande. Preuve en est l’opération menée par Abdelaziz & Co, mercredi dernier, pour rassembler des jeunes et leurs familles vivant dans les camps en les conduisant de force au camp de Smara pour assister à un rassemblement consacré à la condamnation desdites manifestations. Ceci, en présence, bien sûr, des médias algériens.
source:aujourdhui