Cette proposition, qui tend à mettre un terme à un conflit artificiel, héritage de la guerre froide, vieux de trois décennies, et qui se présente, aux yeux du Maroc comme de l’avis de plusieurs capitales internationales, comme une alternative réaliste et crédible à tous les plans préconisés jusqu’à présent.
Elle est réaliste, parce qu’elle prend en compte les fondamentaux du Maroc, que sont sa souveraineté et son intégrité territoriale, des réalités incontournables dans la recherche de toute solution à ce problème, ainsi que les aspirations et les attentes des populations de ces provinces, qui constituent la majorité des sahraouis, qu’ils vivent dans ces provinces ou à l’étranger.
La proposition marocaine est également crédible, en ce sens qu’elle s’inspire de modèles expérimentés dans des pays aux traditions démocratiques ancrées en Europe et en Amérique, qui ont fait leur preuve, en matière de gestion locale, dans des régions données en exemple de réussite, qui connaissent aujourd’hui un essor considérable, au plan économique. Elle constitue par ailleurs, comme l’a souligné SM le Roi, un type moderne d’autodétermination parfaitement conforme à la légalité internationale vraie et non pervertie.
La troisième dimension de la proposition marocaine, qui est aussi importante que les deux précédentes, réside dans la nouvelle dynamique imprimée au processus de règlement de la question du Sahara, depuis quelques mois, marquée par une implication plus poussée et un engagement soutenu des puissances influentes, dont ceux des Etats-Unis d’Amérique, qui apportent un soutien sans équivoque à la démarche marocaine.
Un soutien réaffirmé à nouveau ces derniers jours par le président George W. Bush lui-même, qui a déclaré qu’il accueillait favorablement les efforts déployés par le Royaume pour le règlement de la question du Sahara. Cet élan international s’accompagne également d’une vague de gels ou de retraits de reconnaissances de la prétendue RASD, qui marquent un repli diplomatique des adversaires des thèses marocaines en Afrique et dans le monde.
La proposition marocaine se présente en effet comme une chance sérieuse et une opportunité historique, que les autres parties doivent saisir, pour le règlement d’un conflit qui n’a que trop duré, susceptible de débloquer définitivement ce différend, lié à l’histoire de la colonisation du Maghreb, et dont la complexité demeure le fait des ingérences d’un pays voisin et de son acharnement à créer un mini-Etat dans la région, au préjudice de l’intégrité territoriale du Maroc, sous le prétexte du respect du principe de l’autodétermination.
Aujourd’hui, le Maroc se présente en force aux négociations de Manhasset, avec une délégation comprenant des représentants des populations des provinces du sud, impliqués dans le processus d’élaboration de la proposition d’autonomie et qui, siégeant au Corcas, (conseil royal consultatif pour les affaires sahariennes), jouissent d’une forte légitimité, pour porter devant la communauté internationale, la voix réelle de la majorité de la population, qui vit au Maroc et à l’étranger, y compris dans les camps de Tindouf, aujourd’hui, scindés entre partisans de l’initiative marocaine et adeptes de thèses révolues.
Le Maroc, dont des émissaires royaux avaient sillonné le monde entier, porteurs d’un message de paix et d’une contribution pertinente au règlement de ce différend, peut aujourd’hui se targuer d’avoir enclenché, grâce à sa proposition, une nouvelle dynamique de nature à mettre un terme à ce différend et ouvrir de nouveaux horizons pour la construction maghrébine, bloquée du seul fait de l’acharnement d’un pays voisin à servir la cause du morcellement du Maroc, un pays vieux de plusieurs siècles, fier de son histoire rayonnante sur l’ensemble du Maghreb et en Afrique. Cet acharnement reste incompréhensible, quand on sait les sacrifices consentis par les Sultans marocains et les populations du Royaume pour soutenir la résistance algérienne, lors de l’occupation.
Le Maroc, qui avait tout au long de son histoire conservé intacte son indépendance contre les invasions étrangères, avait témoigné une forte solidarité à l’égard de l’Algérie, alors occupée. La bataille d’Isly de 1844, dans la région de l’Oriental et les bombardements intenses contre la ville d’Oujda, restent des témoignages forts de cette solidarité, occultés de l’autre côté de la frontière.
MAP