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Cette décision royale intervient au moment où le pape a exprimé mercredi son profond respect pour les grandes religions et en particulier pour les musulmans, au cours de son audience générale hebdomadaire au Vatican.
Benoît XVI a regretté que ses propos de Ratisbonne en Allemagne aient été malheureusement objet d’un malentendu. Lors de son intervention sur religion, raison et violence, il avait eu recours à des extraits d’un dialogue du 14e siècle entre l’empereur byzantin Manuel II Paléologue et un Persan musulman érudit. Il est clair que je ne voulais en aucune manière faire miens les propos négatifs prononcés par l’empereur (…) et que leur contenu polémique n’exprime pas ma conviction personnelle, a affirmé une nouvelle fois le pape allemand. Mon intention était bien différente.
Je voulais expliquer que ce n’est pas la religion et la violence mais la religion et la raison qui vont ensemble, a-t-il dit. J’ai souligné combien il est important de respecter ce qui est sacré pour les autres.
Pour rappel, Achour avait été rappelé en consultation au Royaume, dimanche dernier. Benoît XVI, devant l’université de Ratisbonne en Allemagne, son pays natal, a déclaré en substance que l’Islam, contrairement à la foi chrétienne, ne fait pas appel à la raison, ce qui est la cause de sa propagation par la violence.
Aussi, le Souverain avait adressé au pape un message écrit en réaction de protestation aux propos qu’il avait tenus sur l’Islam.
En sa qualité de Commandeur des Croyants et de Président du Comité Al-Qods, S.M. le Roi avait souligné dans sa missive que, contrairement aux idées développées par Benoît XVI dans son discours en Allemagne, l’Islam prône la tolérance entre toutes les religions célestes. Et d’ajouter : Je m’adresse à vous, en votre qualité de chef de l’Eglise catholique, pour vous prier d’avoir, à l’égard de l’Islam, le même respect que vous vouez aux autres cultes et que l’Islam d’ailleurs voue, lui aussi, aux autres religions célestes, y compris le Christianisme.
Cette réaction royale a été saluée par bon nombre d’institutions, d’hommes politiques et de formations partisanes au Maroc. C’est le cas notamment de la Chambre des conseillers. Réuni mardi sous la présidence de Mustapha Oukacha, le bureau de cette institution a également exprimé son appui à la décision du ministère des Affaires étrangères et de la Coopération de rappeler pour consultation l’ambassadeur du Maroc au Vatican, en signe de rejet des propos du pape.
Pour sa part, le Centre marocain des droits de l’Homme (CMDH) a rendu public un communiqué dans lequel il exige des excuses officielles du pape. Le CMDH a également appelé la communauté internationale et l’Onu à mettre sur pied une législation interdisant l’atteinte aux religions.
Abdelmohsin El Hassouni
LE MATIN
