Un communiqué du ministère des Affaires étrangères et de la coopération souligne que le choix porté sur le Maroc est une confirmation de la place et de la considération dont jouit le Royaume auprès des grandes puissances, membres du G8, et constitue une reconnaissance de son rôle dans la lutte contre le terrorisme international et la prolifération des Armes de destruction massive (ADM).
La même source précise que ce choix s’explique également par son engagement qui a amené la communauté internationale à lui confier de nombreuses responsabilités au sein des instances internationales compétentes en la matière, notamment à l’Onu où il a joué un rôle constructif pour l’adoption, lors de sa présidence de la 6e commission de l’Assemblée générale, de la convention des Nations unies sur le terrorisme nucléaire.
Outre les Etats-Unis et la Russie, cette manifestation, la première du genre, connaîtra la participation de plusieurs pays, à savoir l’Allemagne, l’Australie, le Canada, la Chine, la France, la Grande-Bretagne, l’Italie, le Japon, le Kazakhstan, la Turquie, en plus de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) et du Maroc en tant qu’observateurs.
Les participants tenteront d’élaborer une déclaration de principes pour organiser et coordonner la prévention et la lutte contre le terrorisme nucléaire, conformément au projet annoncé le 15 juillet dernier par les présidents américain et russe lors du sommet du G8 de Saint-Pétersbourg en Russie. Ce jour-là, les deux chefs d’Etat ont adopté une déclaration conjointe sur l’Initiative globale en vue de combattre cette menace. La conservation des armes nucléaires ainsi que celle des sites, des installations et des matériaux fissiles utilisés à des fins militaires restent une prérogative exclusivement nationale des puissances nucléaires parties du Traité de non-prolifération, qui en assument la responsabilité particulière, stipule la déclaration russo-américaine.
Il faut noter que le terrorisme nucléaire est un risque réel qui ne date pas d’aujourd’hui. Il a été dénoncé par les scientifiques dès 1946, une année après la Seconde Guerre mondiale. Aujourd’hui, le vol d’une arme nucléaire tactique, ou l’achat de matériel nucléaire à usage militaire, par des terroristes, est un scénario catastrophe qui pourrait bien se concrétiser au XXIe siècle. Les experts redoutent un attentat avec une bombe sale, qui contaminerait de manière radioactive de vastes zones, plutôt que la fabrication ou le vol d’une bombe nucléaire par des terroristes.
Le patron de l’AIEA a averti que le risque de terrorisme nucléaire était réel et a appelé tous les Etats à réagir très vite pour éviter un 11 septembre à l’échelle atomique. Parlant de course contre la montre, Mohamed El Baradei a estimé que les hypothèses du passé pour lutter contre la prolifération des matériaux fissiles devaient être radicalement remises à plat.
En avril 2005, l’Assemblée générale des Nations unies a adopté à l’unanimité une Convention internationale pour la répression des actes de terrorisme nucléaire.
Celle-ci vient s’ajouter à douze autres déjà existantes contre le terrorisme.
Son adoption permet de lutter avec des instruments juridiques pratiquement contre toutes les formes possibles de terrorisme, selon Nicolas Michel, secrétaire général adjoint de l’Onu pour les affaires juridiques. Cette adoption survient au bout de plus de sept ans de négociations. L’initiative de rédiger un tel document avait été prise en décembre 1997 par la Russie. Avec la Chine, ce pays émet toujours des réserves sur la référence au chapitre VII qui peut ouvrir la porte à des sanctions, voire, en dernier lieu, à une action militaire contre les pays qui ne respectent pas cet accord.
Dans un rapport du Pentagone publié en mars 2002 sur le journal américain Los Angeles Times, l’administration Bush a demandé l’élaboration des plans pour l’emploi d’armes nucléaires contre au moins sept pays : la Chine, la Russie, l’Irak, la Corée du Nord, l’Iran, la Libye et la Syrie.
La mesure musclée prise par les USA avait exclu Israël qui braque son arsenal nucléaire sur les capitales arabes.
Et ce, nonobstant le fait que sur la base d’estimations diverses, les forces armées israéliennes possèdent entre deux cents et quatre cents ogives nucléaires et des vecteurs adéquats pour les transporter. Selon la revue anglaise spécialisée Jane’s Intelligence Review, l’arsenal dont dispose Tel Aviv en comprend environ quatre cents pour une puissance d’ensemble de 50 mégatonnes équivalant à 3.850 bombes d’Hiroshima. Pourtant, en refusant de signer le Traité de non-prolifération des armes nucléaires (TNP) en 1968, Israël affiche toujours et ouvertement son intention de poursuivre son programme nucléaire militaire sans aucun contrôle international.
Durant la dernière guerre au Liban, chose qui a été confirmé d’ailleurs, l’armée d’invasion israélienne a aussi utilisé des bombes au phosphore, des armes qui sont censées être réglementées en vertu du troisième protocole des Conventions de Genève, que ni Israël ni les Etats-Unis n’ont signé.
El Mahjoub Rouane
LE MATIN